Profil protéique inflammatoire et nutritionnel (PINI)

Le PINI (Profil Protéique Inflammatoire et Nutritionnel) est un indice biologique utilisé pour évaluer simultanément l'état nutritionnel et l'état inflammatoire d'un patient. Il combine des marqueurs inflammatoires et des protéines plasmatiques clés pour fournir une évaluation globale de la gravité de la maladie et du statut nutritionnel. Le PINI est souvent utilisé en milieu hospitalier pour surveiller les patients souffrant de maladies graves, d'infections, ou de malnutrition, en particulier dans les soins intensifs, en oncologie ou chez les patients gériatriques.

Composants du PINI :

Le PINI est calculé à partir de quatre paramètres biologiques :

  1. Protéine C-réactive (PCR) :
    • La PCR est un marqueur inflammatoire produit par le foie en réponse à une inflammation aiguë ou chronique. Une élévation de la PCR indique la présence d'une réponse inflammatoire ou infectieuse dans l'organisme.
  2. Orosomucoïde (alpha-1-glycoprotéine acide) :
    • L'orosomucoïde est une protéine de la phase aiguë, également produite par le foie, qui augmente lors d'inflammations aiguës ou chroniques. Elle joue un rôle dans la régulation de la réponse immunitaire et la protection des tissus contre les dommages inflammatoires.
  3. Albumine :
    • L'albumine est une protéine plasmatique synthétisée par le foie et constitue un indicateur de l'état nutritionnel. Un faible taux d'albumine dans le sang est souvent associé à une malnutrition ou à une maladie chronique, car l'albumine diminue en cas de stress physiologique et inflammatoire.
  4. Préalbumine (transthyrétine) :
    • La préalbumine est également une protéine synthétisée par le foie qui sert d'indicateur sensible de l'état nutritionnel à court terme. Son taux diminue rapidement en cas de malnutrition, de stress ou d'inflammation.

Formule de calcul du PINI :

Le PINI est calculé à partir de ces quatre paramètres selon la formule suivante :

PINI=(PCR×Orosomucoı¨de)(Albumine×Preˊalbumine)PINI = \frac

  • PCR et orosomucoïde reflètent le degré d'inflammation.
  • Albumine et préalbumine reflètent l'état nutritionnel.

Un PINI élevé indique une inflammation importante et/ou une dénutrition sévère, tandis qu'un PINI bas est associé à un meilleur état nutritionnel et inflammatoire.

Interprétation des valeurs du PINI :

  • PINI < 1 : Bon état nutritionnel et faible inflammation, généralement associé à un état stable ou à une récupération.
  • PINI entre 1 et 10 : Indique un état inflammatoire modéré ou une malnutrition légère à modérée. C'est souvent observé chez les patients hospitalisés présentant des infections mineures ou des maladies chroniques bien contrôlées.
  • PINI > 10 : Indique un état inflammatoire sévère et/ou une malnutrition grave, souvent associé à des pathologies graves comme des infections sévères, des cancers avancés ou des états critiques en soins intensifs.

Applications cliniques du PINI :

  1. Évaluation de l'état nutritionnel :
    • Le PINI est particulièrement utile pour évaluer les patients sous-alimentés ou à risque de malnutrition dans les contextes hospitaliers. Les patients souffrant de cancers, de maladies chroniques, ou de troubles digestifs peuvent présenter un faible taux d'albumine et de préalbumine, signe de dénutrition, souvent accompagné d'une inflammation.
  2. Suivi des patients en soins intensifs :
    • Chez les patients gravement malades, le PINI permet de surveiller l'évolution de l'inflammation et de la dénutrition. Cela aide les cliniciens à adapter les stratégies nutritionnelles, comme l'alimentation parentérale ou l'alimentation entérale, pour répondre aux besoins spécifiques du patient.
  3. Indicateur pronostique :
    • Le PINI est souvent utilisé comme un indicateur pronostique. Des valeurs élevées sont associées à une mauvaise réponse au traitement, à des complications et à une mortalité accrue, surtout chez les patients atteints de maladies infectieuses graves ou de cancer.
  4. Gestion des patients cancéreux :
    • Chez les patients atteints de cancers avancés, le PINI est un indicateur précieux pour évaluer l'effet combiné de l'inflammation induite par la tumeur et de la cachexie (syndrome de malnutrition grave et de perte de poids). Le suivi du PINI permet d'ajuster les traitements nutritionnels et d'évaluer la réponse aux thérapies.
  5. Suivi des infections graves :
    • En cas d'infections sévères, notamment en milieu de soins intensifs, le PINI aide à évaluer la gravité de la réponse inflammatoire et l'impact sur l'état nutritionnel. Une élévation persistante du PINI peut indiquer un échec de la prise en charge thérapeutique et nécessite une réévaluation du traitement anti-infectieux et nutritionnel.

Rôle en micronutrition :

  1. Soutien à la réduction de l'inflammation :
    • En micronutrition, des approches peuvent être utilisées pour réduire l'inflammation chez les patients présentant un PINI élevé. Les oméga-3 (EPA, DHA) ont des effets anti-inflammatoires bien établis et peuvent aider à réduire la production de cytokines pro-inflammatoires, abaissant ainsi la PCR et l'orosomucoïde.
    • Les antioxydants, comme la vitamine C, la vitamine E, et le glutathion, aident à neutraliser le stress oxydatif, qui est souvent élevé en cas d'inflammation chronique.
  2. Soutien à la régénération des protéines :
    • En cas de malnutrition, il est essentiel de réalimenter le patient avec des nutriments riches en protéines de haute qualité, comme des acides aminés essentiels (EAA) et des protéines complètes. Les BCAA (acides aminés à chaîne ramifiée) peuvent aider à maintenir la masse musculaire et à soutenir la synthèse des protéines.
    • La glutamine, un acide aminé essentiel au maintien de l'intégrité de la paroi intestinale et au soutien du système immunitaire, est également importante dans la gestion des patients malnutris ou souffrant d'inflammation.
  3. Soutien à la fonction hépatique :
    • Les protéines plasmatiques (albumine, préalbumine) étant synthétisées par le foie, il est essentiel de soutenir la fonction hépatique en cas de PINI élevé. Des nutriments comme le chardon-Marie (silymarine), la N-acétylcystéine (NAC), et des vitamines B (B6, B12, folate) peuvent aider à améliorer la détoxification hépatique et à optimiser la synthèse des protéines hépatiques.
  4. Amélioration de l'apport nutritionnel :
    • Le PINI peut guider les interventions nutritionnelles pour corriger la malnutrition. Des solutions riches en protéines, acides gras essentiels, et micronutriments sont souvent nécessaires pour améliorer le statut nutritionnel des patients malnutris ou en phase aiguë de maladie.

Conclusion :

Le PINI est un outil précieux pour évaluer l'état nutritionnel et l'inflammation chez les patients gravement malades ou à risque de malnutrition. En micronutrition, il permet d'adapter les stratégies nutritionnelles pour soutenir la synthèse des protéines, réduire l'inflammation et améliorer les résultats cliniques. Un suivi régulier du PINI peut aider à mieux gérer la dénutrition et l'inflammation, deux facteurs essentiels pour la récupération des patients.

Profil protéique inflammatoire et nutritionnel : PINI

Indice PINI = Prognostic Inflammatory and Nutritional Index

  • Rapport Protéines de l’inflammation/protéines de la nutrition
  • Les processus inflammatoires s’accompagnent d’une diminution des protéines « nutritionnelles ».
  • PINI : Rapport processus morbide / processus anabolisme
  • Indice catabolisme/anabolisme

Si le PINI est élevé : Plusieurs conseils à donner

Nutritionnel

  • Supplémentation en protéines

Micronutritionnel

  • Calmer inflammation
  • Travailler le terrain inflammatoire
  • Vitamine D
  • Zinc (meilleur anabolisme)

Hygiène de vie

  • Musculation douce

Test remboursé pour les médecins

Le faire :

  • À partir de 60 ans dès que suspicion de fragilité
  • Sur des contextes pathologies inflammatoires avec amaigrissement
  • < à 10 : risque faible
  • 11 à 20 : risque moyen
  • 21 à 30 : risque majeur
  • > 30 : risque vital