Perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques d’origine naturelle ou synthétique qui interfèrent avec le système endocrinien, perturbant la production, la libération, le transport, l’action ou l’élimination des hormones. Ces perturbations peuvent entraîner des effets néfastes sur la santé humaine et animale, notamment au niveau de la reproduction, du développement, du métabolisme, et du système immunitaire. Les perturbateurs endocriniens sont souvent présents dans l’environnement, les aliments, les produits ménagers, et les cosmétiques, et ils peuvent agir à de très faibles concentrations.

Mécanismes d’action des perturbateurs endocriniens :

  1. Imitation des hormones :
    • Certains perturbateurs endocriniens agissent en imitant les hormones naturelles, notamment les œstrogènes, les androgènes, ou les hormones thyroïdiennes. Ils se lient aux récepteurs hormonaux et activent ou bloquent les voies hormonales normales, perturbant ainsi les fonctions biologiques.
    • Exemple : Le bisphénol A (BPA), présent dans les plastiques, imite les œstrogènes et peut interférer avec le développement sexuel et la fertilité.
  2. Blocage des récepteurs hormonaux :
    • D’autres perturbateurs endocriniens agissent en bloquant les récepteurs hormonaux, empêchant les hormones naturelles de se lier et d’exercer leurs effets normaux. Cela perturbe la régulation des processus biologiques dépendants des hormones.
    • Exemple : Les phtalates, utilisés comme plastifiants, peuvent perturber la production d’hormones androgènes (testostérone), ce qui peut affecter la fertilité masculine.
  3. Altération de la production ou du métabolisme des hormones :
    • Certains perturbateurs endocriniens affectent directement la synthèse, le métabolisme, ou l’élimination des hormones. Ils peuvent entraîner des déséquilibres hormonaux en modifiant la quantité d’hormones présentes dans le sang.
    • Exemple : Les pesticides organochlorés, comme le DDT, peuvent interférer avec la fonction des glandes surrénales et thyroïdiennes, perturbant le métabolisme et la régulation énergétique.

Sources de perturbateurs endocriniens :

  1. Produits chimiques industriels :
    • Les plastiques (ex. : BPA, phtalates) sont parmi les sources les plus fréquentes de perturbateurs endocriniens. Ces substances se retrouvent dans les bouteilles en plastique, les contenants alimentaires, et les jouets.
  2. Pesticides et herbicides :
    • De nombreux pesticides (ex. : DDT, atrazine) et herbicides utilisés en agriculture ont des propriétés perturbatrices du système endocrinien. Ces produits peuvent contaminer l’eau et les aliments, exposant les humains et les animaux à des niveaux toxiques.
  3. Cosmétiques et produits d’hygiène :
    • Les cosmétiques, les parfums, et les produits d’hygiène personnelle contiennent souvent des perturbateurs endocriniens, tels que les phtalates, les parabènes, et le triclosan, qui peuvent pénétrer dans l’organisme par la peau ou être inhalés.
  4. Additifs alimentaires :
    • Certains additifs alimentaires, comme les antioxydants synthétiques (BHA, BHT) ou les agents de conservation, peuvent agir comme perturbateurs endocriniens. De plus, les emballages alimentaires en plastique peuvent libérer des substances chimiques dans les aliments.
  5. Métaux lourds :
    • Les métaux lourds, comme le plomb, le mercure, et le cadmium, sont également considérés comme des perturbateurs endocriniens, car ils peuvent interférer avec les fonctions hormonales et induire des déséquilibres dans le métabolisme.

Effets des perturbateurs endocriniens sur la santé :

  1. Troubles de la reproduction :
    • L’exposition aux perturbateurs endocriniens peut entraîner des anomalies reproductives chez les deux sexes. Chez les femmes, cela peut inclure des troubles menstruels, une infertilité, ou des fausses couches récurrentes. Chez les hommes, les perturbateurs endocriniens peuvent réduire la production de spermatozoïdes, entraîner des malformations génitales, et augmenter le risque d’infertilité.
    • Exemple : Les phtalates et le BPA sont liés à une réduction de la fertilité masculine et à des anomalies du développement sexuel.
  2. Perturbation du développement fœtal et infantile :
    • L’exposition in utero aux perturbateurs endocriniens est particulièrement préoccupante, car elle peut affecter le développement du fœtus et entraîner des anomalies congénitales, des troubles du développement cérébral, ou des désordres hormonaux plus tard dans la vie.
    • Exemple : L’exposition prénatale aux pesticides organophosphorés a été associée à des troubles du développement cognitif et à des retards de développement chez les enfants.
  3. Troubles métaboliques et hormonaux :
    • Les perturbateurs endocriniens sont associés à des désordres métaboliques tels que l’obésité, le diabète de type 2, et la résistance à l’insuline. Ils peuvent également contribuer aux maladies thyroïdiennes, comme l’hypothyroïdie.
    • Exemple : Les pesticides organochlorés et le BPA sont souvent associés à une augmentation du risque de syndrome métabolique et de diabète.
  4. Cancers hormonodépendants :
    • Certains perturbateurs endocriniens, en imitant ou en bloquant les hormones sexuelles (œstrogènes, androgènes), peuvent augmenter le risque de cancers hormonodépendants tels que le cancer du sein, le cancer de la prostate, et le cancer de l’utérus.
    • Exemple : Les PCB (polychlorobiphényles) et le bisphénol A ont été impliqués dans le développement de cancers du sein et de la prostate en raison de leur activité œstrogénique.
  5. Troubles neurologiques :
    • L’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant les périodes critiques du développement cérébral, comme pendant la grossesse ou la petite enfance, peut entraîner des troubles neurodéveloppementaux, tels que des troubles de l’apprentissage, du comportement, ou de l’attention (TDAH).
    • Exemple : Le mercure est un perturbateur endocrinien bien connu pour ses effets neurotoxiques, particulièrement dangereux pour le développement du cerveau fœtal.

Approches pour réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens :

  1. Éviter les plastiques contenant du BPA et des phtalates :
    • Réduire l’utilisation de contenants en plastique (notamment ceux marqués avec le code « 7 » ou « 3 ») et éviter de chauffer les aliments dans des contenants en plastique. Privilégier les contenants en verre, en acier inoxydable, ou en céramique.
  2. Alimentation bio et non transformée :
    • Consommer des aliments biologiques permet de réduire l’exposition aux pesticides et herbicides qui peuvent agir comme perturbateurs endocriniens. Limiter les aliments transformés, qui peuvent contenir des additifs chimiques, est également recommandé.
  3. Utiliser des produits cosmétiques naturels :
    • Opter pour des cosmétiques et des produits d’hygiène sans phtalates, parabènes, et autres perturbateurs endocriniens. Choisir des produits étiquetés sans BPA ou sans phtalates et privilégier les cosmétiques biologiques ou naturels.
  4. Filtrer l’eau de boisson :
    • L’eau du robinet peut contenir des traces de perturbateurs endocriniens, notamment des pesticides et des résidus de médicaments. Utiliser des filtres à eau efficaces pour réduire ces substances.
  5. Éviter les conserves :
    • Les boîtes de conserve sont souvent revêtues d’une couche contenant du BPA. Choisir des aliments en verre ou des conserves étiquetées sans BPA permet de limiter l’exposition à ce perturbateur.

Rôle de la micronutrition dans la réduction des effets des perturbateurs endocriniens :

  1. Antioxydants :
    • Des antioxydants comme la vitamine C, la vitamine E, et le glutathion aident à neutraliser les radicaux libres et à réduire les dommages oxydatifs causés par les perturbateurs endocriniens.
  2. Oméga-3 :
    • Les oméga-3 (EPA, DHA) ont des effets anti-inflammatoires et peuvent contrebalancer certaines des réponses inflammatoires induites par l’exposition aux perturbateurs endocriniens.
  3. Soutien à la détoxification hépatique :
    • Le foie joue un rôle essentiel dans la détoxification des toxines. Des nutriments comme le glutathion, la silymarine (extrait de chardon-Marie), et le sélénium aident à soutenir les processus de détoxification, en facilitant l’élimination des perturbateurs endocriniens.
  4. Probiotiques et prébiotiques :
    • Un microbiote intestinal sain est essentiel pour la détoxification des substances toxiques. La fibres et les probiotiques peuvent soutenir la santé intestinale et réduire la réabsorption des toxines dans le corps.

Conclusion :

Les perturbateurs endocriniens sont des substances omniprésentes qui interfèrent avec le système hormonal et peuvent entraîner des effets néfastes sur la reproduction, le développement, le métabolisme, et la santé globale. En micronutrition, il est possible de réduire l’impact des perturbateurs endocriniens en adoptant une alimentation riche en antioxydants, en oméga-3, et en nutriments soutenant la détoxification. Réduire l’exposition aux sources de ces perturbateurs dans l’environnement et les produits de consommation courante est également essentiel pour limiter leurs effets néfastes sur la santé.

Les perturbateurs endocriniens

Définition de l’OMS : « Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme, chez ses descendants ou au sein d’une population ».
On s’intéresse ici à ceux qui interfèrent avec les hormones thyroïdiennes

Brome – Fluor – Chlore

  • Prennent la place de l’iode
    • Analogie de structure atomique
    • Toxicité aggravée par les déficits d’iode
  • Pesticides : certains dérivés du fluor, du chlore ou du brome
  • Fluor
    • Dentifrice
    • Eau du robinet
  • Brome
    • PE thyroïdienne : Mutagène, cancérigène
    • Retardateur de flamme : téléviseurs, téléphones portables, ordinateurs, tissus d’ameublement, vêtements, jouets

Mercure

  • Action
    • Intéragit avec le Sélenium (Déiodinase, GPx)
    • Poison mitochondrial : bloque les 2 premiers maillons à proton
    • Neurotoxique
  • Conséquences
    • ↓Activité de la 5’Déiodinase => ↓T3 et ↑T4
    • ↓Activité de la GPx =>↑Stress oxydatif => ↑ Risque d’auto immunité
  • Sources :
    • Poissons gras (méthyl mercure) Surtout les prédateurs/ Gras (espadon, thon, requin…)
    • Crustacés, huîtres, moules
    • Rapport Mercure/Sélénium
    • Amalgame

Bisphénol A

  • BPA
    • Œstrogéno mimétique
    • Bloque l’action des HT sur les Récepteurs
  • Où ?
    • Dans les plastiques : emballage – film alimentaire – revêtements internes des canettes et boite de conserve – ticket de caisse
    • Interdit en France dans les contenants alimentaire depuis 2015 (mais substitué par d’autres bisphénols…)

Limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens

  • Manger Bio
  • Éviter les contenants plastiques
  • Éviter la consommation de poisson prédateurs gras
  • Éviter l’eau Fluoré – Utiliser un filtre
  • Dentifrice :
    • Taille d’un petit pois
    • Ne pas avaler
    • Rincer la bouche
  • Acheter d’occasion
  • Aérer

Les perturbateurs endocriniens oestrogéno mimétiques

Substance Où sont-ils ? Que font-ils ?
Phtalates Dans les Plastiques, textiles imperméables, films alimentaires, triangle de recyclage 3, viandes, produits laitiers, crème
  • Xénooestrogènes
Bisphénol A Dans les plastiques Interdit en France dans les contenant alimentaire depuis 2015
  • Xénooestrogène
Dioxines Provenant des incinérateurs de déchets ménagers- feux de forêt- éruption volcanique. POP(polluant organiques persistants). Dans la graisses des animaux- Tampons
  • Xénooestrogènes
Pesticides Aliments
  • ½ PE – oestrogéno mimétique
  • ↑ risques de : Cryptorchidie – Troubles neuro développementaux
PFOA, SFPO, PFC Composés perfluorés (téflon) – Dans les canapés, moquettes traitées anti tache, textiles imperméables…
  • ↓ Absorption iode
  • Xéno oestrogène
  • Mutagène et cancérigène

Limiter l’exposition aux PE est une priorité dans la modulation du climat œstrogénique.

Perturbateurs endocriniens oestromimétiques

Où sont-ils ? Que font-ils ?
Phtalates Dans les plastiques, textiles imperméables, films alimentaires, triangle de recyclage 3, viandes, produits laitiers, crème Xénoœstrogène
Le Bisphénol A Dans les plastiques. Interdit en France dans les contenants alimentaires depuis 2015 Xénoœstrogène
Dioxines Provenant des incinérateurs de déchets ménagers, feux de forêt, éruption volcanique. POP (polluant organique persistant). Dans les graisses des animaux, tampons Xénoœstrogènes
Pesticides Aliments ↯ PE – œstrogénomimétique ↗ risques de : Cryptorchidie, troubles neurodéveloppementaux
PFOA, SFPO, PFC Composés perfluorés (téflon) – Dans les canapés, moquettes traitées anti tache, textiles imperméables… ↘ Absorption iode, xéno œstrogène. Mutagène et cancérigène