Oméga 3

Les oméga-3 sont une famille d’acides gras polyinsaturés (AGPI) essentiels, nécessaires à de nombreuses fonctions biologiques, mais qui ne peuvent pas être synthétisés par l’organisme et doivent donc être apportés par l’alimentation. Les oméga-3 jouent un rôle crucial dans la santé cardiovasculaire, le fonctionnement cérébral, la réduction de l’inflammation, ainsi que dans le développement fœtal et infantile. Ils se trouvent principalement dans les poissons gras, les algues, les graines de lin, et d’autres sources végétales.

Les oméga-3, notamment l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docosahexaénoïque (DHA), sont souvent en compétition avec les oméga-6 dans l’organisme. Un déséquilibre entre ces deux familles d’acides gras peut favoriser des états inflammatoires et accroître le risque de maladies chroniques.

Types d’oméga-3 :

  1. Acide alpha-linolénique (ALA) :

    • L’acide alpha-linolénique est l’oméga-3 essentiel d’origine végétale, que l’on retrouve dans les graines de lin, les graines de chia, les noix, et les huiles végétales (colza, chanvre). Bien que l’ALA puisse être converti en EPA et DHA, cette conversion est généralement inefficace chez l’humain, avec seulement environ 5 à 10 % d’ALA converti en EPA et moins de 1 % en DHA.
  2. Acide eicosapentaénoïque (EPA) :

    • L’EPA est un acide gras oméga-3 à longue chaîne, principalement présent dans les poissons gras (saumon, maquereau, sardine) et les algues. L’EPA a des propriétés anti-inflammatoires importantes et est le précurseur des éicosanoïdes (prostaglandines, leucotriènes, thromboxanes) ayant des effets anti-inflammatoires, vasodilatateurs, et anticoagulants.
  3. Acide docosahexaénoïque (DHA) :

    • Le DHA est également un acide gras oméga-3 à longue chaîne, présent en abondance dans les poissons gras et les algues. Il est essentiel pour le développement du cerveau, des yeux, et du système nerveux. Le DHA est un constituant majeur des membranes des cellules cérébrales (neurones) et des cellules de la rétine.

Rôles physiologiques des oméga-3 :

  1. Santé cardiovasculaire :

    • Les oméga-3 sont largement reconnus pour leurs effets protecteurs sur le système cardiovasculaire. Ils aident à :
      • Réduire l’inflammation vasculaire en modérant la production de cytokines et d’éicosanoïdes pro-inflammatoires.
      • Abaisser les triglycérides sanguins, réduisant ainsi le risque d’athérosclérose.
      • Prévenir l’agrégation plaquettaire, diminuant le risque de formation de caillots sanguins et donc de thrombose.
      • Améliorer la fonction endothéliale et abaisser la pression artérielle, contribuant ainsi à une meilleure santé des vaisseaux sanguins.
  2. Fonctionnement cérébral et développement :

    • Les oméga-3, en particulier le DHA, sont essentiels pour le développement neurologique et la fonction cérébrale. Le DHA représente environ 40 % des acides gras du cerveau et est nécessaire au maintien de la plasticité neuronale, à la transmission synaptique, et à la fonction cognitive.
    • Pendant la grossesse, un apport adéquat en oméga-3 est crucial pour le développement cérébral du fœtus et la formation de la rétine. Chez les adultes, un apport optimal en DHA est associé à une amélioration de la mémoire, de la concentration, et à une réduction du risque de démence et de maladie d’Alzheimer.
  3. Effets anti-inflammatoires :

    • L’EPA et le DHA produisent des éicosanoïdes anti-inflammatoires, qui modulent l’inflammation dans l’organisme en réduisant la production de cytokines et d’interleukines pro-inflammatoires. Ils contrent les effets inflammatoires des dérivés des oméga-6 (en particulier l’acide arachidonique).
    • Les oméga-3 favorisent également la production de résolvines et de protéines protectrices (neuroprotectines), qui aident à résoudre l’inflammation et à protéger les cellules contre les dommages induits par le stress oxydatif et les processus inflammatoires chroniques.
  4. Soutien immunitaire :

    • Les oméga-3 modulent la réponse immunitaire en influençant la production des lymphocytes, des macrophages, et des cytokines. Ils contribuent ainsi à la régulation des réponses immunitaires, ce qui est particulièrement bénéfique dans les maladies auto-immunes et les états inflammatoires chroniques, comme la polyarthrite rhumatoïde et le psoriasis.
  5. Santé mentale et émotionnelle :

    • Un apport adéquat en oméga-3, en particulier en EPA et DHA, est associé à une meilleure santé mentale, notamment en réduisant les symptômes de dépression, d’anxiété, et en améliorant l’humeur. Des études ont montré que des niveaux bas d’oméga-3 peuvent être associés à un risque accru de troubles psychiatriques, y compris la dépression majeure, les troubles bipolaires, et les troubles de l’humeur.
  6. Santé oculaire :

    • Le DHA est un composant clé des membranes des cellules photoréceptrices de la rétine. Un apport suffisant en DHA aide à maintenir la santé oculaire et à prévenir des affections comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et le syndrome de l’œil sec.

Sources alimentaires d’oméga-3 :

  1. Poissons gras :

    • Les principales sources d’EPA et de DHA proviennent des poissons gras comme le saumon, le maquereau, les sardines, le hareng, et l’anchois. Les huiles de poisson et les huiles de krill sont également riches en oméga-3 à longue chaîne.
  2. Algues :

    • Les algues sont une source végétale de DHA, notamment les microalgues comme la spiruline et la chlorelle, souvent utilisées comme compléments alimentaires pour fournir des oméga-3 aux personnes suivant un régime végétarien ou végétalien.
  3. Sources végétales (ALA) :

    • Les graines de lin, les graines de chia, les noix, et l’huile de colza sont d’excellentes sources d’acide alpha-linolénique (ALA). Cependant, l’ALA doit être converti en EPA et DHA, ce qui est relativement inefficace chez l’humain.
  4. Suppléments d’oméga-3 :

    • Les suppléments d’oméga-3, sous forme de capsules d’huile de poisson, huile de krill, ou huile d’algues, sont fréquemment utilisés pour assurer un apport suffisant en EPA et DHA, particulièrement pour les personnes qui consomment peu ou pas de poisson.

Rôle des oméga-3 en micronutrition :

  1. Réduction de l’inflammation chronique :

    • En micronutrition, les oméga-3 sont utilisés pour réduire l’inflammation dans les maladies chroniques et les troubles auto-immuns. Un équilibre optimal entre les oméga-6 et les oméga-3 est crucial pour contrôler l’inflammation. Les oméga-3 agissent en neutralisant l’excès d’acide arachidonique dérivé des oméga-6, qui est à l’origine de nombreux processus inflammatoires.
  2. Soutien cardiovasculaire :

    • Les suppléments d’oméga-3 (EPA et DHA) sont largement utilisés pour améliorer la santé cardiovasculaire, en abaissant les triglycérides, en réduisant l’agrégation plaquettaire, et en améliorant la fonction endothéliale. Ils peuvent également abaisser la pression artérielle et réduire le risque de maladies cardiaques.
  3. Soutien cognitif et prévention du déclin :

    • Les oméga-3, en particulier le DHA, sont importants pour maintenir la fonction cognitive et prévenir le déclin cognitif lié à l’âge. En micronutrition, un apport suffisant en DHA est recommandé pour préserver la mémoire, réduire le risque de maladie d’Alzheimer, et protéger contre les troubles neurodégénératifs.
  4. Santé mentale et gestion du stress :

    • Les oméga-3 sont souvent prescrits en micronutrition pour soutenir la santé mentale, notamment pour améliorer l’humeur et réduire les symptômes de la dépression et de l’anxiété. Le EPA semble jouer un rôle particulier dans la régulation de l’humeur en modulant les neurotransmetteurs et en réduisant l’inflammation neuronale.

Effets du déséquilibre en oméga-3 :

  1. Carence en oméga-3 :

    • Une carence en oméga-3 peut entraîner des problèmes de mémoire, de concentration, une fatigue mentale, des troubles hormonaux, ainsi qu’une augmentation de l’inflammation. Une carence prolongée peut aussi augmenter le risque de maladies cardiovasculaires, de dépression, de syndrome métabolique, et de dégénérescence maculaire.
  2. Excès de consommation d’oméga-6 :

    • Un excès d’oméga-6 par rapport aux oméga-3 est associé à une augmentation du risque de maladies inflammatoires. Un rapport déséquilibré entre oméga-6 et oméga-3 (souvent 15:1 ou plus dans les régimes occidentaux) contribue à l’inflammation chronique, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, et de cancers.

Conclusion :

Les oméga-3 sont des acides gras essentiels ayant des effets anti-inflammatoires et protecteurs sur la santé cardiovasculaire, cérébrale, et immune. En micronutrition, les oméga-3 sont utilisés pour moduler les réponses inflammatoires, améliorer la santé cognitive, et réduire les risques de maladies chroniques. Un équilibre optimal entre les oméga-3 et les oméga-6 est crucial pour maintenir une bonne santé globale, et un apport suffisant en EPA et DHA via des aliments riches en oméga-3 ou des suppléments est fortement recommandé pour prévenir les carences et leurs conséquences.

  • ALA= Acide alpha linolénique
    • Huile de colza (9%)
    • Lin – Cameline (50%)
  • EPA= Acide eicosapentaénoïque
    • Poissons gras
    • Œufs BBC
  • DHA= Acide docosahexaénoïque
    • Poissons gras
    • Œufs BBC

Phospholipides constitués d’acides gras saturés
=
Membrane cellulaire rigide

Phospholipides constitués d’acides gras insaturés
=
Membrane cellulaire fluide

  • Anti-inflammatoires
  • Anti allergiques
  • Améliore la vascularisation
    • Antiagrégants plaquettaires
    • Vasodilatateurs
  • Souplesse membranaire :
    • Améliore la communication cellulaire
  • Source énergétique
  • Régulateurs épigénétiques (PPARα) :
    • ↑ Lipolyse- effets anti inflammatoire et analgésique
  • Rend la cellule cancéreuse plus sensible à l’oxydation