Neuroinflammation

La neuroinflammation est une réponse immunitaire qui se produit dans le système nerveux central (SNC), impliquant principalement les cellules gliales telles que les microglies, les astrocytes, et parfois les neurones eux-mêmes. Elle est déclenchée par divers facteurs, notamment des infections, des traumatismes, des maladies neurodégénératives ou des perturbations métaboliques, et est caractérisée par une production accrue de cytokines pro-inflammatoires, de chimiokines, et de radicaux libres. Bien que la neuroinflammation puisse initialement avoir un effet protecteur en réponse aux lésions, une activation prolongée ou excessive peut entraîner des dommages neuronaux et contribuer au développement de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, et la maladie de Parkinson.

Mécanismes de la neuroinflammation :

  1. Rôle des cellules gliales :

    • Les microglies sont les macrophages résidents du SNC et jouent un rôle clé dans la détection des dommages et des infections. En réponse à une insulte, elles s’activent et produisent des cytokines pro-inflammatoires (comme le TNF-α, l’IL-1β et l’IL-6), des chimiokines, et des radicaux libres. Une activation prolongée des microglies peut entraîner une inflammation chronique et des lésions neuronales.
    • Les astrocytes, qui soutiennent les neurones et maintiennent l’homéostasie du SNC, peuvent également devenir réactifs en réponse à des signaux inflammatoires et contribuer à la neuroinflammation. Ils peuvent renforcer l’inflammation en produisant des médiateurs pro-inflammatoires.
  2. Barrière hémato-encéphalique (BHE) :

    • La barrière hémato-encéphalique (BHE) est une structure protectrice qui sépare le cerveau de la circulation systémique, régulant le passage des substances entre le sang et le SNC. En cas d’inflammation systémique ou de traumatisme, la BHE peut devenir perméable, permettant aux cellules immunitaires périphériques et aux molécules inflammatoires de pénétrer dans le cerveau et d’aggraver la neuroinflammation.
    • Une altération de la BHE est souvent observée dans des pathologies comme la sclérose en plaques et la maladie d’Alzheimer.
  3. Production de cytokines et radicaux libres :

    • Les cytokines pro-inflammatoires (IL-1β, IL-6, TNF-α) libérées par les microglies activées recrutent d’autres cellules immunitaires et amplifient la réponse inflammatoire. Bien que cela soit bénéfique pour éliminer les agents pathogènes ou réparer les lésions, une activation excessive conduit à des dégâts neuronaux.
    • La production de radicaux libres (comme les espèces réactives de l’oxygène, ROS, et les espèces réactives de l’azote, RNS) pendant l’inflammation peut endommager les protéines, les lipides membranaires, et l’ADN neuronal, exacerbant les lésions cérébrales et favorisant la progression des maladies neurodégénératives.
  4. Activation chronique et dégénérescence :

    • Lorsque l’activation des cellules gliales persiste, la neuroinflammation peut devenir chronique, contribuant à des pathologies progressives. Par exemple, dans la maladie d’Alzheimer, la neuroinflammation chronique due à l’accumulation de plaques β-amyloïdes favorise la neurodégénérescence.
    • La neuroinflammation chronique crée un cercle vicieux où les neurones endommagés libèrent des molécules danger-associées (DAMPs), qui activent encore davantage les cellules gliales, perpétuant l’inflammation et la mort neuronale.

Facteurs déclenchants et causes de la neuroinflammation :

  1. Infections :

    • Les infections virales, bactériennes ou fongiques peuvent pénétrer dans le SNC et déclencher une neuroinflammation. Des agents infectieux comme le virus de l’herpès, les prions ou certaines bactéries peuvent entraîner une inflammation aiguë ou chronique, perturbant la fonction neuronale.
    • Par exemple, l’encéphalite herpétique ou certaines infections par des virus neurotropes peuvent provoquer une réponse inflammatoire intense dans le cerveau.
  2. Traumatismes crâniens :

    • Les traumatismes crâniens ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC) peuvent entraîner une neuroinflammation par l’activation des cellules gliales et la rupture de la BHE. La réponse inflammatoire après un traumatisme vise à réparer les lésions, mais elle peut aussi aggraver les dommages neuronaux si elle devient excessive.
  3. Maladies neurodégénératives :

    • Des maladies comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, et la sclérose latérale amyotrophique (SLA) sont toutes associées à une neuroinflammation chronique. L’accumulation de protéines mal repliées (comme la β-amyloïde ou l’α-synucléine) active les microglies, exacerbant les dommages neuronaux.
  4. Stress oxydatif et dysfonction mitochondriale :

    • Le stress oxydatif, souvent associé à des dysfonctionnements mitochondriaux, joue un rôle crucial dans l’initiation et l’entretien de la neuroinflammation. Les mitochondries endommagées produisent des quantités excessives de ROS, qui activent les microglies et les astrocytes, favorisant l’inflammation neuronale.
  5. Perturbations métaboliques :

    • Des maladies métaboliques comme le diabète, l’obésité, et le syndrome métabolique sont associées à une inflammation systémique de bas grade, qui peut également influencer la neuroinflammation. Les lipopolysaccharides (LPS), des endotoxines d’origine bactérienne, peuvent traverser une barrière hémato-encéphalique altérée et stimuler une neuroinflammation.

Pathologies associées à la neuroinflammation :

  1. Maladie d’Alzheimer :

    • Dans la maladie d’Alzheimer, l’accumulation de plaques amyloïdes et de tangles neurofibrillaires active les microglies et astrocytes, entraînant une neuroinflammation chronique. Cette inflammation contribue à la dégénérescence neuronale, à la perte de synapses, et à la progression des déficits cognitifs.
  2. Sclérose en plaques (SEP) :

    • La sclérose en plaques est une maladie auto-immune où les cellules immunitaires attaquent la myéline du SNC, entraînant une inflammation chronique. La neuroinflammation dans la SEP contribue à la démyélinisation, la mort des oligodendrocytes, et la dégénérescence neuronale progressive.
  3. Maladie de Parkinson :

    • Dans la maladie de Parkinson, la neuroinflammation chronique, activée par l’accumulation de corps de Lewy contenant de l’α-synucléine, joue un rôle central dans la dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire.
  4. Sclérose latérale amyotrophique (SLA) :

    • La SLA est caractérisée par une neuroinflammation impliquant les microglies et les astrocytes, contribuant à la mort des motoneurones et à la progression rapide de la faiblesse musculaire.

Rôle de la neuroinflammation en micronutrition et nutrithérapie :

  1. Modulation des cytokines pro-inflammatoires :

    • En micronutrition, le contrôle de la production excessive de cytokines pro-inflammatoires est essentiel pour réduire la neuroinflammation. Des nutriments et composés tels que les oméga-3 (EPA et DHA) sont particulièrement efficaces pour réguler les cytokines pro-inflammatoires, comme le TNF-α et l’IL-6, et favoriser une réponse anti-inflammatoire.
  2. Antioxydants pour lutter contre le stress oxydatif :

    • Les antioxydants jouent un rôle clé dans la protection des neurones contre les dommages oxydatifs associés à la neuroinflammation. Des composés comme la vitamine C, la vitamine E, le glutathion, et l’acide alpha-lipoïque peuvent réduire la production de ROS et limiter les dégâts neuronaux.
    • Le resvératrol, présent dans les raisins et le vin rouge, a montré des effets anti-inflammatoires et neuroprotecteurs, notamment en modulant l’activité des cellules microgliales.
  3. Polyphénols et flavonoïdes :

    • Les polyphénols et flavonoïdes, présents dans de nombreux fruits, légumes, et épices (curcumine, thé vert), exercent des effets neuroprotecteurs en inhibant la production de cytokines pro-inflammatoires et en activant des voies anti-inflammatoires, comme celle de l’AMPK.
  4. Probiotiques et microbiote :

    • Le microbiote intestinal joue un rôle clé dans la modulation de l’inflammation systémique et neuronale. Une dysbiose intestinale peut favoriser la neuroinflammation via l’axe intestin-cerveau. Des probiotiques et prébiotiques peuvent rétablir l’équilibre du microbiote et réduire la production de lipopolysaccharides (LPS), des endotoxines bactériennes qui peuvent traverser une barrière hémato-encéphalique altérée et déclencher une inflammation.
  5. Vitamine D :

    • La vitamine D possède des propriétés immunomodulatrices et anti-inflammatoires importantes. Elle joue un rôle dans la régulation des réponses immunitaires dans le SNC, en réduisant l’activation des microglies et en limitant la production de cytokines pro-inflammatoires.

Conclusion :

La neuroinflammation est un processus complexe qui peut jouer un rôle protecteur mais aussi pathologique dans le système nerveux central. Une inflammation excessive ou chronique est impliquée dans plusieurs maladies neurodégénératives et peut exacerber les lésions neuronales. En micronutrition et nutrithérapie, des approches visant à réduire la neuroinflammation, telles que l’utilisation d’antioxydants, d’oméga-3, de polyphénols, et de probiotiques, peuvent contribuer à atténuer les processus inflammatoires dans le cerveau et à protéger contre la dégénérescence neuronale.

Qu’est ce que c’est ?

  • Bruit de fond inflammatoire nécessaire – protecteur
  • Neuro inflammation = Physiopathologique
    • ↑ Cytokines inflammatoires: Il1, IL6, TNFα…
    • Microglie M1>M2

Facteurs initiants

  • l’IBG systémique et ses causes
    • Eq Acides gras (DHA+++++)
    • Stress oxydatif…
  • Porosité de la BHE (corrélée au LGS)
  • Endotoxinémie
  • Insulino resistance – graisse inflammatoire
  • Infections froides
  • HyperHistaminose
  • Déséquilibre SNA (dysfonction nerf vague)