Maladie auto-immune
Une maladie auto-immune se caractérise par un dysfonctionnement du système immunitaire, qui se retourne contre les cellules et les tissus sains de l’organisme, les attaquant comme s’ils étaient des agents étrangers. Normalement, le système immunitaire distingue les cellules du corps des agents pathogènes, mais dans le cas des maladies auto-immunes, cette tolérance est perdue, entraînant une attaque auto-dirigée.
Mécanismes des maladies auto-immunes :
- Perte de la tolérance immunitaire :
- Le système immunitaire possède des mécanismes de tolérance centrale (dans le thymus pour les lymphocytes T et dans la moelle osseuse pour les lymphocytes B) et de tolérance périphérique (dans les tissus) qui empêchent normalement les cellules immunitaires de s’attaquer aux composants du soi. Dans les maladies auto-immunes, cette tolérance est rompue, permettant aux lymphocytes auto-réactifs de s’attaquer aux tissus corporels.
- Auto-anticorps et auto-réactivité :
- Dans de nombreuses maladies auto-immunes, des auto-anticorps sont produits par les lymphocytes B et attaquent des cibles spécifiques dans l’organisme. Par exemple, dans le lupus érythémateux disséminé, des anticorps attaquent l’ADN et les protéines nucléaires, tandis que dans la polyarthrite rhumatoïde, des anticorps attaquent les articulations.
- Rôle des cytokines et de l’inflammation :
- L’activation chronique des cellules immunitaires (lymphocytes T et B) dans les maladies auto-immunes conduit à une libération de cytokines pro-inflammatoires (comme le TNF-α, l’IL-1 et l’IL-6), provoquant une inflammation des tissus affectés. Cette inflammation chronique peut entraîner des dommages tissulaires irréversibles.
Types de maladies auto-immunes :
Les maladies auto-immunes peuvent être classées en deux grandes catégories :
- Maladies auto-immunes spécifiques d’organe :
- Dans ces maladies, la réponse auto-immune est dirigée contre un organe ou un tissu spécifique. Exemples :
- Diabète de type 1 : Des lymphocytes T attaquent les cellules bêta du pancréas, responsables de la production d’insuline.
- Thyroïdite de Hashimoto : Les anticorps attaquent la thyroïde, entraînant une hypothyroïdie.
- Maladie de Graves : Anticorps dirigés contre le récepteur de la TSH (hormone stimulant la thyroïde), entraînant une hyperthyroïdie.
- Sclérose en plaques : Le système immunitaire attaque la myéline, la gaine protectrice des neurones, affectant le système nerveux central.
- Dans ces maladies, la réponse auto-immune est dirigée contre un organe ou un tissu spécifique. Exemples :
- Maladies auto-immunes systémiques :
- Dans ces maladies, la réponse auto-immune affecte plusieurs organes ou systèmes du corps. Exemples :
- Lupus érythémateux disséminé (LED) : Une maladie auto-immune systémique où des auto-anticorps attaquent divers organes, y compris la peau, les reins, et le cœur.
- Polyarthrite rhumatoïde : Une inflammation chronique des articulations, souvent associée à des lésions systémiques (vaisseaux sanguins, poumons).
- Dans ces maladies, la réponse auto-immune affecte plusieurs organes ou systèmes du corps. Exemples :
Facteurs déclenchants des maladies auto-immunes :
- Prédisposition génétique :
- Certaines personnes sont génétiquement prédisposées aux maladies auto-immunes. Les gènes du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), en particulier les gènes HLA (Human Leukocyte Antigen), jouent un rôle central dans la susceptibilité à certaines maladies auto-immunes.
- Facteurs environnementaux :
- Des infections virales ou bactériennes, des toxines, des produits chimiques ou des médicaments peuvent déclencher des maladies auto-immunes chez les personnes génétiquement prédisposées. Un phénomène appelé mimétisme moléculaire peut se produire, où des agents pathogènes présentent des similitudes structurelles avec des antigènes du corps, déclenchant ainsi une réponse auto-immune.
- Facteurs hormonaux :
- Les femmes sont plus souvent affectées par des maladies auto-immunes que les hommes, ce qui suggère un rôle des hormones sexuelles, comme les œstrogènes, dans la modulation de la réponse immunitaire.
- Stress :
- Le stress physique ou émotionnel chronique peut affaiblir la tolérance immunitaire et contribuer au développement ou à l’exacerbation de maladies auto-immunes.
Symptômes des maladies auto-immunes :
Les symptômes varient en fonction de la maladie et des organes touchés, mais incluent souvent :
- Fatigue chronique.
- Douleurs articulaires ou musculaires.
- Inflammation ou gonflement des articulations.
- Fièvre légère persistante.
- Éruptions cutanées.
- Dysfonctionnements d’organes (thyroïde, pancréas, reins).
- Troubles neurologiques (dans la sclérose en plaques).
Diagnostic des maladies auto-immunes :
- Analyses sanguines :
- Les tests de laboratoire recherchent des auto-anticorps spécifiques, comme les anticorps antinucléaires (ANA) pour le lupus ou le facteur rhumatoïde (FR) pour la polyarthrite rhumatoïde.
- Des marqueurs inflammatoires comme la protéine C-réactive (CRP) et la vitesse de sédimentation des érythrocytes (VS) sont également utilisés pour évaluer l’inflammation systémique.
- Biopsies :
- Des biopsies tissulaires peuvent être nécessaires pour évaluer les dommages tissulaires et confirmer le diagnostic.
- Imagerie médicale :
- Des IRM, scanners ou échographies peuvent être utilisés pour évaluer l’atteinte d’organes spécifiques, comme les articulations dans la polyarthrite rhumatoïde ou le cerveau dans la sclérose en plaques.
Traitements des maladies auto-immunes :
Les maladies auto-immunes ne peuvent généralement pas être guéries, mais elles peuvent être gérées grâce à des traitements visant à réduire l’activité du système immunitaire et à contrôler les symptômes.
- Immunosuppresseurs :
- Les immunosuppresseurs (comme la cyclosporine, l’azathioprine) et les corticostéroïdes (comme la prednisone) sont utilisés pour réduire la réponse immunitaire et l’inflammation.
- Biothérapies :
- Des traitements biologiques ciblés, comme les inhibiteurs du TNF-α (ex. : infliximab, étanercept) ou des anticorps monoclonaux ciblant des molécules immunitaires spécifiques, sont utilisés pour des maladies comme la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie de Crohn.
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) :
- Les AINS sont souvent utilisés pour soulager la douleur et réduire l’inflammation, en particulier dans les maladies articulaires comme la polyarthrite rhumatoïde.
- Thérapies hormonales :
- Dans certaines maladies, comme la thyroïdite de Hashimoto, des hormones de remplacement (ex. : lévothyroxine pour la thyroïde) sont nécessaires pour compenser la destruction des tissus.
- Changements de mode de vie :
- La gestion du stress, une alimentation équilibrée anti-inflammatoire, et l’exercice régulier sont souvent recommandés pour améliorer la qualité de vie des patients.
Conclusion :
Les maladies auto-immunes sont le résultat d’une attaque dysfonctionnelle du système immunitaire contre les tissus sains du corps, causant des dommages et des symptômes variés. Bien qu’il n’existe pas de guérison, des traitements immunosuppresseurs et des biothérapies permettent de contrôler les symptômes et de ralentir la progression des maladies. La recherche continue d’explorer les facteurs génétiques et environnementaux impliqués dans ces maladies afin d’améliorer leur gestion et d’optimiser les traitements.
Biologies des acteurs de l’inflammation

Le polymorphisme du système HLA concerne surtout la zone de fixation des peptides (la poche de liaison du peptide).
Exemple HLA 1 : présentation d’un peptide de 9 acides aminés dans une poche.
Chaque allèle HLA peut accrocher différents types de peptides.
Chaque polymorphisme amène une capacité différente de lier et de présenter certains peptides.
1- Ceci conduit à des capacités immunitaires différentes (moins bonne ou meilleure réactivité du système immunitaire à un virus).
2- Cela conduit aussi à des susceptibilités auto-immunes ou physiologiques.
Maladie auto-immune et polymorphisme HLA
- Spondylarthrite ankylosante : B27 (90% des cas présence du HLA)
- Maladie de Crohn : DR1, DR4, DR7, B27
- Sclérose en plaque : DRB1
- Thyroïdite de Hashimoto : DR3, DR5
- Maladie cœliaque : DQ2, DQ7, DQ8
- Psoriasis : C6, B27, B57
- Polyarthrite Rhumatoïde : HLA-DRB1, DR1, DR4
- Rhumatisme psoriasique : B27
- Diabète type 1 : DQ3, DQ2
Autres maladies et polymorphisme HLA
Polyarthrite Rhumatoïde :
Polymorphisme HLA-DRB1 : allèles GG (SNP rs660895)
5% de la population européenne
Risque 6 fois plus élevé de développer une PR