Complexe Migrant Moteur (CMM)
Le Complexe Migrant Moteur (CMM) est un cycle d’activité motrice périodique qui se produit dans le tractus gastro-intestinal, principalement à jeun. Il a pour fonction de nettoyer l’estomac et l’intestin grêle des résidus alimentaires non digérés, des sécrétions et des bactéries entre les repas. Le CMM contribue ainsi à prévenir la prolifération bactérienne dans l’intestin grêle et à maintenir une motilité digestive efficace.
Phases du Complexe Migrant Moteur :
Le CMM se déroule en quatre phases distinctes qui se succèdent de manière cyclique toutes les 90 à 120 minutes chez un individu à jeun :
- Phase I (repos) :
- C’est la phase la plus longue (40-60 % du cycle), caractérisée par une absence quasi totale d’activité électrique ou contractile dans l’intestin. Cette phase correspond à un état de repos où les muscles lisses du tractus gastro-intestinal sont relâchés.
- Phase II (activité irrégulière) :
- Cette phase dure environ 20 à 30 minutes et se caractérise par des contractions musculaires irrégulières de faible intensité. Pendant cette phase, certaines sécrétions gastriques et biliaires sont stimulées, mais les contractions ne sont pas suffisamment coordonnées pour propulser efficacement le contenu intestinal.
- Phase III (activité intense et régulière) :
- C’est la phase « migrante » proprement dite, également appelée phase de « balayage ». Elle dure 5 à 10 minutes et se caractérise par des contractions musculaires intenses et régulières qui se propagent de l’estomac jusqu’à la fin de l’intestin grêle. Ces ondes de contractions, appelées ondes péristaltiques, propulsent les résidus alimentaires, les sécrétions et les bactéries vers le côlon. La fréquence des contractions durant cette phase est d’environ 2 à 3 contractions par minute dans l’intestin grêle.
- Phase IV (transition) :
- Cette phase dure quelques minutes et marque la transition entre la fin de la phase III et le retour à la phase I. L’activité motrice décroît progressivement jusqu’à revenir à un état de repos.
Rôles et fonctions du CMM :
- Nettoyage de l’intestin grêle :
- Le rôle principal du CMM est de nettoyer le tube digestif des résidus alimentaires, des sécrétions gastriques et pancréatiques, et des débris cellulaires accumulés entre les repas. Il assure également l’évacuation des bactéries vers le côlon, réduisant ainsi le risque de prolifération bactérienne dans l’intestin grêle, une condition connue sous le nom de SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth).
- Prévention de la stase intestinale :
- Le CMM aide à maintenir un flux constant dans l’intestin grêle, empêchant ainsi l’accumulation excessive de contenu alimentaire ou de gaz, ce qui pourrait entraîner des ballonnements ou une dysmotilité gastro-intestinale.
- Réduction de l’activité bactérienne :
- En propulsant les bactéries vers le côlon, le CMM limite leur prolifération dans l’intestin grêle, une région normalement pauvre en bactéries par rapport au côlon.
Régulation du CMM :
Le CMM est régulé par plusieurs hormones et neuropeptides qui influencent la motilité intestinale, dont :
- Motiline :
- La motiline est une hormone gastro-intestinale clé sécrétée par les cellules de l’intestin grêle, qui stimule la phase III du CMM. Sa sécrétion est cyclique et survient en réponse à l’état de jeûne. La motiline est particulièrement active dans l’estomac et le duodénum, où elle initie les contractions migrantes.
- Ghréline :
- La ghréline, hormone de l’appétit sécrétée par l’estomac, joue également un rôle dans l’activation du CMM, favorisant les contractions péristaltiques en période de jeûne.
- Système nerveux entérique et parasympathique :
- Le système nerveux entérique, également appelé le « deuxième cerveau », contrôle directement la motilité intestinale via un réseau complexe de neurones. Il est modulé par les systèmes nerveux sympathique et parasympathique, ainsi que par des réflexes locaux.
Pathologies associées à une dysfonction du CMM :
Un dysfonctionnement du CMM peut entraîner plusieurs troubles digestifs :
- Syndrome de l’intestin irritable (SII) :
- Chez certains patients atteints du syndrome de l’intestin irritable (SII), une altération du CMM est observée. Un ralentissement du cycle du CMM peut entraîner des symptômes de ballonnements, de constipation ou des douleurs abdominales.
- Prolifération bactérienne de l’intestin grêle (SIBO) :
- Lorsque le CMM est inefficace, il peut entraîner une stase intestinale, favorisant ainsi la prolifération bactérienne dans l’intestin grêle (SIBO). Cette condition est associée à des symptômes de ballonnements, de diarrhée et de malabsorption.
- Gastroparesie :
- Une altération de la phase III du CMM, en particulier dans l’estomac, peut contribuer à la gastroparesie, une condition où l’estomac ne se vide pas correctement, entraînant des nausées, des vomissements et des sensations de satiété précoce.
Influence de l’alimentation sur le CMM :
Le CMM est typiquement actif en période de jeûne, notamment entre les repas ou pendant la nuit. Lorsqu’un repas est consommé, le CMM est inhibé et remplacé par une motilité postprandiale plus irrégulière. Ce phénomène se produit car les contractions digestives postprandiales sont moins régulières et dépendent du type de repas, avec des variations en fonction de la quantité et de la composition nutritionnelle (glucides, lipides, protéines).
Examen du CMM :
Le CMM peut être évalué chez les patients souffrant de troubles digestifs à l’aide de plusieurs tests spécialisés :
- Manométrie gastro-intestinale :
- La manométrie est une méthode utilisée pour mesurer l’activité motrice de l’intestin. Des sondes sont insérées dans l’intestin pour enregistrer la fréquence, l’amplitude et la propagation des contractions péristaltiques, permettant ainsi de diagnostiquer des anomalies dans le CMM.
- Test respiratoire à l’hydrogène :
- Utilisé pour diagnostiquer la prolifération bactérienne de l’intestin grêle (SIBO), ce test permet d’identifier des niveaux élevés d’hydrogène ou de méthane produits par les bactéries dans l’intestin grêle.
Conclusion :
Le Complexe Migrant Moteur est une activité motrice essentielle au bon fonctionnement du tractus gastro-intestinal, en particulier en période de jeûne. Il assure le nettoyage de l’intestin grêle, prévient la prolifération bactérienne et favorise la motilité intestinale. Sa perturbation peut entraîner des troubles digestifs tels que le syndrome de l’intestin irritable, la prolifération bactérienne (SIBO) ou la gastroparesie. La régulation hormonale, notamment par la motiline et la ghréline, est cruciale pour l’activation du CMM.
Récapitulatif des points clés :
- Rôle : Nettoyage de l’intestin grêle, prévention de la prolifération bactérienne, maintien de la motilité intestinale.
- Phases : I (repos), II (activité irrégulière), III (activité intense), IV (transition).
- Régulation : Motiline, ghréline, système nerveux entérique.
- Pathologies associées : SII, SIBO, gastroparesie.
- Tests de diagnostic : Manométrie gastro-intestinale, test respiratoire à l’hydrogène.
Qu’est ce que c’est ?
- Vague contractile qui va de l’estomac au rectum
A quoi sert-il ?
- Éliminer débris alimentaires et micro organismes stagnant dans le grêle
Quand se met t-il en place ?
- Pendant les périodes inter-digestives : environ 90 min après le dernier repas
- S’arrête pendant les prises alimentaires
Après l’arrêt l’activité ovarienne
Évolution du nombre d’ovocytes
- Naissance : 1 à 2 millions
- Puberté : 400 000
- 40 ans : 10 000
- Ménopause : 0