Antidépresseur

Les antidépresseurs sont une classe de médicaments utilisés principalement pour traiter les troubles dépressifs majeurs, les troubles anxieux, et d’autres affections psychiatriques et neurologiques. Ils agissent sur la neurotransmission cérébrale en modulant les niveaux de certains neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine, qui jouent un rôle clé dans la régulation de l’humeur, du comportement et des émotions.

Mécanisme d’action :

Les antidépresseurs ciblent spécifiquement les circuits neuronaux en influençant la transmission des neurotransmetteurs, avec des effets distincts selon leur classe pharmacologique.

  1. Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) : Les ISRS augmentent les niveaux de sérotonine dans les synapses neuronales en inhibant la recapture de la sérotonine par le neurone présynaptique. En augmentant la concentration de sérotonine dans l’espace synaptique, ils améliorent la transmission sérotoninergique. Exemples : fluoxétine, sertraline, citalopram.
  2. Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) : Les IRSN augmentent les niveaux de sérotonine et de noradrénaline dans la synapse en bloquant leur recapture. Cela renforce les effets de ces deux neurotransmetteurs dans la régulation de l’humeur et de l’anxiété. Exemples : venlafaxine, duloxétine.
  3. Antidépresseurs tricycliques (ATC) : Ces médicaments agissent en inhibant la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, mais de manière moins sélective que les IRSN. Ils ont des effets secondaires plus importants en raison de leur action sur d’autres récepteurs (histaminergiques, cholinergiques). Exemples : amitriptyline, imipramine.
  4. Inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) : Les IMAO bloquent l’enzyme monoamine oxydase, qui dégrade les neurotransmetteurs comme la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline. En inhibant cette enzyme, les niveaux de ces neurotransmetteurs augmentent dans le cerveau, améliorant ainsi les symptômes dépressifs. Exemples : phénelzine, tranylcypromine.
  5. Modulateurs de la sérotonine : Cette classe agit à la fois en inhibant la recapture de la sérotonine et en modulant directement les récepteurs sérotoninergiques. Exemples : vortioxétine, trazodone.

Indications cliniques :

Les antidépresseurs sont prescrits pour traiter une large gamme de troubles, incluant :

  • Trouble dépressif majeur,
  • Trouble anxieux généralisé,
  • Trouble panique,
  • Trouble obsessionnel-compulsif (TOC),
  • Trouble de stress post-traumatique (TSPT),
  • Trouble bipolaire (en association avec des stabilisateurs de l’humeur),
  • Douleurs chroniques (certaines classes d’antidépresseurs, comme les tricycliques et les IRSN, sont efficaces pour traiter les douleurs neuropathiques).

Effets secondaires :

Les antidépresseurs peuvent provoquer une série d’effets secondaires, dont la nature et l’intensité varient selon la classe du médicament et la sensibilité individuelle du patient. Parmi les effets les plus courants :

  1. Effets gastro-intestinaux : Nausées, vomissements, diarrhée (souvent avec les ISRS).
  2. Dysfonction sexuelle : Baisse de la libido, dysfonction érectile, retard de l’orgasme, particulièrement fréquents avec les ISRS et les IRSN.
  3. Somnolence et troubles du sommeil : Insomnie ou sédation excessive, souvent observée avec les tricycliques et certains ISRS.
  4. Prise de poids : Les antidépresseurs tricycliques et certains ISRS (par ex. paroxétine) peuvent entraîner une prise de poids.
  5. Effets anticholinergiques : Bouche sèche, constipation, vision floue, rétention urinaire, surtout avec les antidépresseurs tricycliques.
  6. Risque cardiovasculaire : Les antidépresseurs tricycliques peuvent prolonger l’intervalle QT, augmentant le risque d’arythmie.
  7. Syndrome sérotoninergique : Potentiellement grave, ce syndrome peut survenir en cas de surdosage ou d’association avec d’autres médicaments augmentant les niveaux de sérotonine, provoquant agitation, confusion, tremblements, hyperthermie, et dans les cas graves, un coma.

Interaction médicamenteuse :

Les antidépresseurs, en particulier les IMAO et les ISRS, peuvent interagir avec un large éventail de médicaments, entraînant des effets indésirables graves :

  1. IMAO : Interaction avec les aliments contenant de la tyramine (fromages vieillis, charcuterie) et avec d’autres médicaments sérotoninergiques, augmentant le risque de crise hypertensive ou de syndrome sérotoninergique.
  2. ISRS/IRSN : Interaction avec les anticoagulants et antiplaquettaires, augmentant le risque de saignements.
  3. Antidépresseurs tricycliques : Effets potentialisés avec les antihypertenseurs ou les anticholinergiques.

Contre-indications :

Les contre-indications aux antidépresseurs varient selon la classe, mais incluent :

  • Antécédents de manie (dans le cas des troubles bipolaires non traités par des stabilisateurs de l’humeur),
  • Antécédents d’infarctus du myocarde récent (avec les tricycliques),
  • Glaucome à angle fermé (avec les tricycliques),
  • Prise simultanée d’autres médicaments sérotoninergiques (avec les ISRS/IRSN et IMAO).

Efficacité et délai d’action :

Les antidépresseurs nécessitent souvent un délai de 2 à 6 semaines avant de produire un effet thérapeutique maximal. Cette latence est liée à la plasticité synaptique induite par la modulation des niveaux de neurotransmetteurs, entraînant des changements au niveau des récepteurs et des circuits neuronaux.

Arrêt des antidépresseurs :

L’arrêt des antidépresseurs doit être progressif pour éviter les symptômes de sevrage, tels que des vertiges, des maux de tête, de l’irritabilité et de l’anxiété. Un sevrage trop rapide peut entraîner un syndrome de discontinuation, surtout avec les ISRS à demi-vie courte (par ex. paroxétine).

Conclusion :

Les antidépresseurs jouent un rôle clé dans le traitement des troubles de l’humeur et de l’anxiété, ainsi que dans certaines affections douloureuses. Le choix de la classe d’antidépresseur dépend du tableau clinique, des comorbidités du patient, des effets secondaires potentiels et des interactions médicamenteuses. Une surveillance régulière est nécessaire pour évaluer l’efficacité et minimiser les risques associés.

Récapitulatif des points clés :

  • Mécanisme : Modulation des neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline, dopamine).
  • Classes : ISRS, IRSN, tricycliques, IMAO, modulateurs de la sérotonine.
  • Indications : Dépression, anxiété, TOC, douleurs chroniques.
  • Effets secondaires : Dysfonction sexuelle, troubles gastro-intestinaux, sédation, prise de poids.
  • Interactions : Médicaments sérotoninergiques, anticoagulants, anticholinergiques.
  • Précautions : Arrêt progressif, contre-indications spécifiques, délai d’efficacité.

Antidépresseur : mode d’action

  • Inhibiteur sélectif de la recapture de sérotonine : ISRS
    • Ex. : fluoxétine (Prozac); paroxétine (Deroxat, Divarius, Paxil), sertraline (Zoloft); citalopram (Seropram, Celexa)
  • Inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline : IRSNA
    • duloxétine (Cymbalta), le milnacipran (Milnacipran Arrow) et la venlafaxine (Effexor LP)
  • Inhibiteur des Monoamines oxydase= enzyme de dégradation de la sérotonine et de la Dopamine
    • Moclobémide – Iproniazide
    • Anti dépresseurs inefficace sur les dépression de faible et moyenne intensité
    • HAD :
      • Score D<15 :
        • AD inefficace
        • Micronutrition
      • Score > 15 :
        • AD recommandé
        • +PEC micronutritionnelle

Conditions nécessaires à la bonne réponse aux AD

  • Cibler le bon NT
  • Ex : dépression Dopaminergique et ISRS
  • NT doit être synthétisé
  • Pas de synthèse → Rien à capturer
  • NT doivent être déversés
  • Fluidité mb
  • Ω3/AGMI/Chol/Phosphatidylcholine
  • Les récepteurs doivent être activables
  • R DA: Fer nécessaire
  • Fluidité membranaire

Antidépresseurs : accoutumance – sevrage