Dysfonction – Mastication

Mauvaise mastication : conséquences

  • ↘ Digestion lipides
    • Ralentissement de la vidange gastrique, car les lipides mal fragmentés retardent la vidange de l’estomac via une stimulation prolongée des récepteurs gastriques et du réflexe entéro-gastrique.
  • ↘ Digestion protéines
    • Dysbiose de putréfaction, car les protéines mal fragmentées arrivent peu digérées dans le côlon descendant et nourrissent les bactéries protéolytiques productrices d’amines toxiques.
    • Risque d’hypersensibilité immunitaire alimentaire, car les peptides partiellement digérés peuvent franchir la barrière intestinale et stimuler une réponse immunitaire adaptative.
  • ↘ Digestion glucides
    • Dysbiose de fermentation, car les glucides insuffisamment hydrolysés peuvent être fermentés précocement dans l’intestin grêle en cas de pullulation bactérienne, produisant gaz et acides organiques avant même d’atteindre le côlon.
    • Prolifération fongique, car les sucres résiduels dans la lumière intestinale constituent un substrat énergétique pour les levures opportunistes comme Candida albicans.
  • Mauvais broyage des parois cellulosiques
    • Fermentation, car des parois végétales intactes (cellulose, pectines, lignine) emprisonnent amidon, sucres, lipides et micronutriments. Ces substrats échappent aux enzymes et arrivent en plus grande quantité au côlon où ils fermentent.
    • Mauvaise absorption des micronutriments, car la rupture insuffisante des cellules végétales limite la libération des vitamines (p. ex. C, folates), minéraux (fer, zinc) et caroténoïdes. Leur biodisponibilité intestinale chute malgré un apport alimentaire.

Problèmes digestifs directs

  • ↘ Digestion des lipides : insuffisance de pré-digestion salivaire et limitation de l’action enzymatique sur les graisses.
  • ↘ Digestion des protéines : mastication insuffisante limite l’hydrolyse par les enzymes protéolytiques (pepsine, trypsine).
  • ↘ Digestion des glucides : diminution de l’action de l’amylase salivaire, empêchant une pré-digestion efficace.
  • Absence de broyage de la paroi cellulosique : limite la libération des nutriments piégés dans les fibres végétales.
  • Ralentissement de la vidange gastrique : morceaux d’aliments mal mastiqués retardent la progression vers l’intestin.
  • Augmentation du risque de reflux gastro-œsophagien (RGO) : aliments volumineux ou insuffisamment broyés exercent une pression sur le sphincter œsophagien inférieur.
  • ↘ Absorption des micronutriments : notamment ceux encapsulés dans des structures alimentaires non dégradées (calcium, fer, zinc, etc.).

Problèmes microbiens et dysbioses

  • Dysbiose de putréfaction : morceaux d’aliments mal digérés favorisent la prolifération bactérienne dans le côlon, produisant des composés toxiques (ammoniac, indoles).
  • Dysbiose de fermentation : excès de glucides non digérés favorise les fermentations anormales dans l’intestin.
  • Prolifération fongique : morceaux alimentaires mal digérés fournissent un substrat aux champignons (Candida albicans par exemple).
  • Augmentation des gaz intestinaux (fermentation) : formation excessive de gaz (méthane, hydrogène, dioxyde de carbone) causant des ballonnements et des douleurs.

Problèmes immunitaires et inflammatoires

  • Risque d’hypersensibilité immunitaire alimentaire : protéines insuffisamment dégradées peuvent passer la barrière intestinale et provoquer une réponse immunitaire.
  • Altération de la barrière intestinale : mauvaise mastication augmente le stress digestif, favorisant l’inflammation de la muqueuse intestinale.
  • Activation de l’immunité innée : fragments alimentaires mal digérés peuvent être perçus comme des antigènes par le système immunitaire.

Conséquences systémiques

  • Carences nutritionnelles : réduction de l’absorption des vitamines, minéraux, et acides gras essentiels.
  • Fatigue chronique : mauvaise digestion augmente la dépense énergétique pour compenser la dégradation insuffisante des aliments.
  • Diminution de la régulation glycémique : absorption irrégulière des glucides peut perturber l’insulinémie.
  • Risques de malnutrition : en particulier chez les personnes âgées ou ayant des pathologies chroniques.

Autres problèmes associés

  • Risque d’étouffement : aliments mal mastiqués augmentent les risques de fausse route ou d’obstruction des voies respiratoires.
  • Altération de la signalisation satiété-faim : mastication insuffisante diminue l’activation des récepteurs sensoriels, retardant la sensation de satiété.
  • Déséquilibres hormonaux digestifs : moindre stimulation de la production de leptine, ghréline et cholécystokinine (CCK).

Enjeux bucco-dentaires

  • Diminution de la sécrétion salivaire : réduction de la salivation qui facilite la digestion initiale.
  • Risque accru de caries : en raison d’une stagnation de particules alimentaires dans la bouche.
  • Problèmes d’occlusion dentaire : mauvaise mastication peut aggraver les troubles orthodontiques ou temporo-mandibulaires.