BM – Les analyses de la détoxication des œstrogènes

La détox concerne aussi nos propres molécules produites par notre organisme (molécules dites endogènes). Par exemple, nous détoxifions nos propres hormones pour mieux contrôler leur quantité dans notre corps. En santé fonctionnelle, on dose d’ailleurs souvent les produits de cette détox des hormones dans les urines, que l’on appelle les métabolites hormonaux : métabolites de la mélatonine, du cortisol, des œstrogènes, etc.

Comme pour les polluants environnementaux, cette activité de détox des hormones est toujours réalisée par des enzymes qui sont soumises à une forte variabilité génétique. On aura donc tous des profils de détox hormonale différents. Certains auront plus de mal que d’autres à détoxifier correctement certaines hormones. C’est pourquoi, dans certaines situations, il est intéressant d’avoir recours à des analyses pour estimer la qualité de la détox hormonale.

Les œstrogènes

Leur excès ou leur insuffisance provoquent des troubles fonctionnels voire des pathologies. Les excès d’œstrogènes sont ainsi impliqués dans les règles abondantes, dans les risques de cancer hormono-dépendants, dans les hypofertilités, dans les troubles prémenstruels, dans l’endométriose, etc. En réalité, le sujet des excès d’œstrogènes est complexe, car une femme peut avoir des taux d’œstrogènes normaux tout au long de son cycle (taux sanguin dans les normes) et pourtant présenter des symptômes d’excès d’œstrogènes que l’on vient d’évoquer. Comment expliquer ce phénomène ? La physiologie et la biochimie d’une hormone sont complexes :

  • Elle a des récepteurs sur lesquels elle agit. Or, ces derniers peuvent être plus ou moins sensibles à l’action de l’hormone. Ainsi, à taux d’œstrogènes égal, certaines femmes auront un terrain qui les rendra plus sensibles à leurs hormones.
  • Il existe des molécules qui peuvent mimer son action. Ainsi, de nombreux perturbateurs endocriniens miment l’action des œstrogènes. À taux d’œstrogènes égal, certaines femmes auront plus de symptômes d’hyperœstrogénie que d’autres, car leur corps sera trop « chargé » en perturbateurs endocriniens.
  • Les molécules issues de la détox des hormones, les métabolites, peuvent aussi avoir une action hormonale. C’est le cas des ostéogènes. À taux d’œstrogènes égal, certaines femmes auront plus de symptômes d’hyperœstrogénie que d’autres, car elles auront une détox défavorable.

On comprend donc qu’il faille élargir le concept d’hyperœstrogénie à celui d’imprégnation œstrogénique, qui dépend de très nombreux facteurs, dont la détox

Le rapport 2/16-hydroxyœstrone

La phase 1 de la détox des œstrogènes peut emprunter trois chemins, c’est-à-dire que trois enzymes peuvent effectuer cette première étape de détox de ces hormones. Selon l’enzyme qui procède à la phase 1, on aura des métabolites plus ou moins dangereux. La première enzyme de détox produit un métabolite appelé 2-hydroxyœstrone (2OH œstrone). La deuxième enzyme produit du 4-hydroxyœstrone (4OH œstrone) et la troisième du 16-hydroxyœstrone (16OH œstrone). Nous allons nous intéresser surtout aux 2OH œstrones et au 16OH œstrones. Le 2OH œstrone est très peu œstrogénique, alors que le 16OH œstrone l’est beaucoup, car il a une forte affinité pour les récepteurs aux œstrogènes³³² et circule davantage sous sa forme active dans le sang (forme libre). Le rapport 2OH œstrone/16OH…