BM – Le sélénium
Le sélénium rentre dans la composition de 25 protéines que l’on appelle les sélénoprotéines, qui ont notamment d’importantes propriétés antioxydantes. Le dosage du sélénium fera d’ailleurs systématiquement partie des analyses réalisées pour un bilan du stress oxydant. Il existe de nombreuses incertitudes ou questions autour de ce micronutriment :
- Les carences en sélénium et leurs impacts sur la santé sont mal définis.
- Les taux pour les excès de sélénium et leurs éventuelles toxicités sont également mal cernés.
- Les apports alimentaires sont un mauvais indicateur pour estimer les taux de cet oligoélément dans les populations, car suivant leur zone de provenance les aliments sont pauvres ou riches en sélénium. En effet, la quantité de sélénium des sols varie beaucoup entre les différents pays du monde et même entre différentes régions au sein d’un même pays ! En conséquence, les apports quotidiens recommandés par les ministères de la santé varient beaucoup d’un pays à un autre
- Les sols semblent s’appauvrir en sélénium, et les déficits en ce micronutriment pourraient devenir un sujet plus préoccupant à l’avenir.
Il existe fort heureusement des certitudes tant sur les indications que sur les dosages.
Indications du dosage du sélénium
Tout comme le dosage du zinc, le dosage du sélénium devrait être ajouté quasi systématiquement lors des bilans de santé fonctionnelle. Et ceci d’autant plus que, comme nous l’avons vu, l’assiette renseigne mal sur les apports en sélénium. On fera en particulier l’analyse du taux de sélénium plasmatique (les valeurs dans le plasma et sérum sont quasi identiques) dans les contextes suivants : dépression, déclin cognitif, déficits immunitaires, asthme, troubles thyroïdiens particulièrement auto-immuns (maladie d’Hashimoto), prévention cancer notamment prostate et maladies cardiovasculaires.
Les besoins en sélénium sont augmentés chez l’adolescent, le sujet âgé, le sportif et aussi dans le cas de la prise quotidienne du perturbateur endocrinien (la pilule contraceptive). Cette dernière provoque en effet des carences en sélénium.
Particularités et lecture du dosage du sélénium
On demandera un dosage plasmatique (ou sur sérum) qui est bon biomarqueur. Il se corrige notamment très bien alors des apports de sélénium. On considérera que les taux de sélénium sont bas s’ils sont inférieurs à 70 µg/L, intermédiaires entre 80 et 90 µg/L et optimaux > 110-120 µg/L. Il y a de nombreuses études et débats concernant la question des taux excessifs de sélénium. Je conseille de ne pas dépasser les 200 µg/L.
Il faut également savoir que la concentration plasmatique en sélénium décroît avec de l’inflammation. Son taux sera difficilement interprétable dans ce contexte.