BM – La détox des métaux lourds

Analyses et détoxification des métaux lourds

Tout le monde a déjà entendu parler de la toxicité des métaux lourds en santé humaine. Elle est par ailleurs largement démontrée.

Il faut savoir que les tissus gras sont des cibles privilégiées pour l’accumulation des métaux lourds :

  • Le tissu adipeux : les sujets en surpoids sont donc particulièrement concernés par la problématique des métaux lourds.
  • Le cerveau : c’est un organe doublement vulnérable, car à la fois riche en gras et riche en mitochondries. Ces dernières, véritables centrales énergétiques de nos cellules sont en effet particulièrement impactées par certains métaux lourds (mercure, cadmium, arsenic), ce qui contribue à expliquer la fatigue que peuvent induire ces intoxications chroniques.

Indications du dosage des métaux lourds

Le dosage des métaux lourds est une analyse particulièrement importante en santé fonctionnelle, qu’on réalisera notamment dans certains contextes liés :

  • Aux modes de vie : amalgame dentaire ; tabagisme ; exposition professionnelle (industrie, automobile, bâtiment, salon de coiffure, imprimerie, agriculture, poissonnerie…) ; contraception orale (qui augmente le cuivre), etc.
  • À l’alimentation : régime riche en riz (arsenic) ; régime des îles riche en gros poissons gras comme le thon rouge, l’espadon (mercure) ; régime riche en végétaux bio (bien évidemment, manger bio est très bénéfique pour la santé, mais mal lavés les légumes bio exposent à un excès de cuivre).
  • Aux situations cliniques : sclérose en plaques; fatigue chronique ; fibromyalgie ; risque d’Alzheimer, autisme; obésité etc.
  • Aux résultats d’analyses biologiques nutritionnelles ou fonctionnelles perturbés : présence d’un stress oxydant, déficit en coenzyme Q10, excès de fer, etc.

Quelle technique pour doser les métaux lourds ?

Les métaux lourds peuvent se doser dans différents fluides biologiques : sang, urine, cheveux. Il existe de nombreux débats au sujet de la meilleure technique pour les doser. Certains ne jurent que par des dosages dans les cheveux, estimant que c’est un meilleur reflet des taux de métaux lourds tissulaires et cellulaires et donc de l’imprégnation sur le long terme. D’autres proposent des chélations avant une analyse urinaire, pour faire sortir les métaux lourds des tissus afin que le dosage ait une signification. À vrai dire, on ne peut pas trancher ce sujet en raisonnant sur tous les métaux lourds de la même manière. Chaque métal lourd a son propre devenir dans l’organisme (circulation, stockage) et sa propre élimination.

Le sujet du type de dosage le plus pertinent est donc métal lourd-dépendant !

Aussi, il faut connaître pour chaque métal les forces et les limites de chaque dosage. Et c’est même encore plus complexe que ça, car un métal peut se présenter sous différentes formes (métallique, inorganique, organique), et une analyse peut être pertinente pour une forme et pas pour une autre.

Par exemple, le dosage urinaire du mercure est intéressant pour estimer le mercure issu des amalgames dentaires (forme métallique), mais il ne prendra pas en compte les formes de mercure dit organique, que l’on retrouve notamment dans les poissons gras (méthylmercure), car ce dernier est éliminé par les selles et les cheveux.

Avec la connaissance des éléments évoqués ci-dessus, on peut proposer la réalisation du dosage des métaux lourds dans les urines sans chélation préalable, on obtient de très bons résultats avec cette méthode.

Cette analyse urinaire des métaux lourds sans chélation est utilisée dans des études en médecine fonctionnelle.

Bilan fonctionnel des métaux lourds

Une bonne investigation des métaux lourds nous amène à prendre en compte une autre chose essentielle mais rarement abordée. Si l’on suspecte une implication des métaux lourds dans un tableau clinique, on ne fera jamais cette analyse isolément. Elle fera partie d’un ensemble avec comme base des analyses nutritionnelles (zinc, sélénium, fer, cuivre, hormone D, vitamine E) et des analyses fonctionnelles (stress oxydatif, inflammation, etc.) l’analyse des métaux lourds est une problématique de santé :

  • Qui est encore très mal connue et mal comprise ;
  • Pour laquelle aucune analyse ni aucun protocole ne fait l’objet de consensus ;
  • Qui conduit à des désordres biochimiques très dépendants des terrains individuels.
La toxicité du cadmium est très impressionnante. Elle a été démontrée dans de nombreuses études, avec notamment des impacts sur le métabolisme osseux, sur les reins, sur la tension artérielle, sur le diabète, sur l’équilibre hormonal, sur les voies de l’inflammation et sur la fonction mitochondriale. On le retrouve essentiellement dans le tabac (attention à la consommation passive qui conduit aussi à un stress oxydant), mais ce métal lourd peut aussi être augmenté chez les grands consommateurs de fruits de mer et de chocolat et dans le cadre d’expositions professionnelles (soudure).

Éléments à connaître pour l’interprétation du dosage

Le dosage urinaire est un bon reflet de l’exposition cumulative (influencée notamment par la consommation de tabac). Le dosage sanguin reflète une exposition récente. Le dosage dans les cheveux est aussi un bon témoin de l’exposition cumulative (non influencée par la consommation de tabac).

Analyses à faire en complément du dosage du cadmium

Certaines analyses seront particulièrement intéressantes à réaliser en complément d’une recherche de cadmium (ou en seconde intention après avoir mis en évidence un excès de cadmium) :

  • Inflammation et terrain inflammatoire : CRP ultrasensible, vit D, acides gras érythrocytaires
  • Stress oxydant : anticorps anti-LDL oxydés, 8-OHdG, coenzyme Q10, glutathion total (ce dernier est épuisé en cas d’excès de cadmium).
  • Micronutriments : zinc, sélénium, fer et cuivre. Le fer et le cuivre peuvent contribuer à augmenter un potentiel stress oxydant induit par le cadmium.
    À l’inverse, le zinc et le sélénium ont montré leur intérêt dans la prise en charge des excès de cadmium.
  • Mélatonine urinaire.

Il peut induire de nombreux problèmes de santé, des troubles cardiovasculaires, un risque de cancer, des troubles autistiques, du diabète et des risques pendant la grossesse. Certains risques sont encore débattus, mais ce qui est certain c’est que le stress oxydant induit par l’arsenic est majeur, et que son impact sur les mitochondries est bien démontré. La contamination par l’arsenic peut se faire par l’eau (des dérivés arsénicaux ont longtemps été utilisés comme pesticides en Europe. Il est de plus bien connu que l’excès d’arsenic peut venir d’une forte consommation de riz. On l’observe d’ailleurs dans les régimes sans gluten souvent très riches en riz.

Éléments à connaître pour l’interprétation du dosage

Le dosage urinaire reflète une exposition sur le court/moyen terme (jours et semaines qui précèdent). Le dosage sanguin n’a pas d’intérêt en santé fonctionnelle (reflet de l’exposition sur le très court terme). Le dosage dans les cheveux révèle l’exposition sur le moyen/long terme (les derniers mois), mais ne prend pas en compte les formes d’arsenic contenues dans les aliments.

Analyses à faire en complément du dosage de l’arsenic

Certaines analyses seront particulièrement intéressantes à réaliser en complément d’une recherche d’arsenic (ou en seconde intention après avoir mis en évidence un excès d’arsenic) :

  • Stress oxydant: anticorps anti-LDL oxydés, 8-OHdG, coenzyme Q10, glutathion total(ce dernier est épuisé en cas d’excès d’arsenic), sélénium.
  • Méthylation : dosage de l’homocystéine et du zinc ; dosage de la vitamine B9 érythrocytaire (cette vitamine est très importante pour détoxifier correctement l’arsenic); dosage de la vitamine B12 active, polymorphisme de la MTHFR.

De tous les métaux lourds, c’est sans doute celui dont on parle le plus, notamment à cause de sa présence environnementale très importante (gros poissons gras), mais aussi à cause des fameux amalgames dentaires et de certains vaccins. Le mercure ingéré va rapidement se loger dans le cerveau, dans lequel il reste stocké pendant 20 ans. Il va ainsi affecter particulièrement le système nerveux : déficit de cognition et troubles de l’attention chez l’enfant, troubles de la mémoire, dépression, fatigue, insomnie, irritabilité, maux de tête. Le système cardiovasculaire est aussi impacté. Au niveau cellulaire, il impacte le fonctionnement mitochondrial, générant un fort stress oxydant et une grosse fatigue.

La contamination au mercure se fait essentiellement comme on vient de l’évoquer : par les amalgames dentaires (décomposition chronique et retraits) et par la consommation de produits de la mer, notamment les gros poissons gras (thon, espadon, requin, maquereau royal). Les populations dans lesquelles les protéines consommées sont majoritairement d’origine piscicole sont très exposées : c’est le cas des populations insulaires par exemple. Les femmes enceintes doivent particulièrement faire attention à leur exposition au mercure.

Éléments à connaître pour l’interprétation du dosage

Le dosage urinaire reflète une exposition moyen terme (3 mois) au mercure métallique (amalgame). Par contre, il n’a pas d’intérêt pour évaluer les taux de méthylmercure (poissons gras). Le dosage sanguin n’a pas d’intérêt (exposition très récente). Le dosage des cheveux est un très bon indicateur de l’exposition à risque (avec la consommation de poissons gras notamment), mais un très mauvais indicateur pour évaluer le mercure des amalgames

Analyses à faire en complément du dosage du mercure

Certaines analyses seront particulièrement intéressantes à réaliser en complément d’une recherche de mercure (ou en seconde intention, après avoir mis en évidence un excès de mercure) :

  • Stress oxydant : anticorps anti-LDL oxydés, coenzyme Q10, glutathion total, défenses antioxydantes SOD/GPX, sélénium
  • L’enzyme GSTM1 participe à la détoxification du mercure. Les personnes ayant le polymorphisme principal de ce gène (qui est très fréquent) ont une moins bonne capacité de détox de ce métal lourd.
  • Méthylation : dosage de l’homocystéine et du zinc, dosage de la vitamine B9 érythrocytaire, de la vitamine B12 active, polymorphisme de la MTHFR.

Homocystéine et MTHFR : marqueurs de détox 

  • La détoxification d’une molécule (prenons l’exemple d’un pesticide) se fait en trois étapes appelées phase 1, phase 2 et phase 3
  • Dans chacune des phases 1 et 2, le pesticide subit une transformation chimique pour pouvoir être éliminé dans les urines ou les selles (l’élimination constitue la phase 3).
  • L’enchaînement des deux phases 1 et 2 doit être parfait, car à l’issue de la première transformation chimique (après la phase 1) la molécule intermédiaire obtenue peut être encore plus dangereuse que le pesticide initial !
  • Pour la phase 2, les cellules hépatiques ont à leur disposition sept possibilités de transformation chimique ; on parle de voies métaboliques. L’une de ces sept voies métaboliques s’appelle la méthylation.