BM – Biologie de foyer inflammatoire : Le tissu adipeux
- Le terrain inflammatoire
Un foyer inflammatoire peut évoluer différemment suivant le terrain sur lequel il se développe. Sur un terrain qui favorise l’inflammation (on dira « pro-inflammatoire »), le foyer pourra être particulièrement exacerbé, alors que sur un terrain plutôt anti-inflammatoire le foyer pourra rester modéré. - L’inflammation systémique
On l’appelle ainsi lorsque le processus inflammatoire « déborde » du foyer dans lequel il se trouvait (exemple : l’intestin) et se répand dans tout l’organisme : il se systématise.
En santé fonctionnelle, certaines biologies vont investiguer les foyers, d’autres le terrain ou l’inflammation systémique. Chaque analyse nous apportera donc des informations très différentes avec des protocoles à la clef très différents également.
Biologie de foyer inflammatoire : le tissu adipeux
le tissu adipeux est un véritable organe qui sécrète des centaines de molécules interagissant avec un grand nombre de systèmes du corps humain. Il est impliqué dans la réponse immunitaire, la régulation de la faim, la fonction thyroïdienne, la coagulation.
Hormones du tissu adipeux
Le tissu adipeux sécrète notamment deux hormones qui vont particulièrement nous intéresser, car elles vont être l’objet d’une analyse fonctionnelle importante.
- La leptine. C’est une hormone de la satiété, fabriquée au niveau de l’adipocyte (nom des principales cellules qui constituent le tissu gras) et qui a pour cible l’hypothalamus (centre de régulation des fonctions…).
- L’adiponectine. C’est une hormone métabolique. Elle qui est impliquée dans le métabolisme des lipides, des glucides. Elle diminue fortement l’insulino-résistance et elle est aussi anti-inflammatoire.
Le tissu adipeux malade
Le tissu adipeux sécrète donc des hormones. Le tissu adipeux est un tissu vivant, qui peut être altéré par un processus morbide dans le cas du surpoids et de l’obésité. Lorsqu’il grossit, certaines cellules du tissu adipeux n’ont plus assez d’oxygène (hypoxie) ; elles subissent alors un stress oxydant, lequel va induire une inflammation. Le tissu adipeux devient malade, et ses fonctions s’altèrent: il sécrète plus de leptine et moins d’adiponectine.
Le rapport adiponectine/leptine
On peut doser ces deux hormones dans le sang pour évaluer la maladie du tissu adipeux. Pourquoi faire cela ? Parce qu’un tissu adipeux malade conduit à des risques fortement augmentés : de cancer (notamment cancer du sein), de diabète de type 2, de syndrome métabolique, de diabète gestationnel, de maladie risque cardiovasculaire, de syndrome des ovaires polykystiques et d’inflammation en général. Ce tissu adipeux devient un véritable foyer d’inflammation chronique.
Avec les résultats du dosage de ces deux hormones, on peut calculer la valeur du rapport adiponectine (µg/ml) sur leptine (ng/ml). On remarque qu’avec cette maladie du tissu adipeux la leptine va augmenter tandis que l’adiponectine va diminuer. Plus la maladie va évoluer, plus ce rapport va donc diminuer.
- Ce rapport doit être égal à 1 lorsque le tissu adipeux n’est pas malade.
- Entre 0,5 et 1 : la maladie adipeuse est modérée.
- Inférieur à 0,5 : la maladie est sévère.
Ce rapport diminue globalement avec l’augmentation de l’IMC. Mais l’intérêt de ce marqueur vient du fait qu’on voit parfois de fortes obésités avec une maladie adipeuse modérée, et, inversement, des surpoids modérés avec un rapport adiponectine/leptine très bas.