10Q-3 Hyperprolactinémie
- Causes Hypophysaires
- Adénome à prolactine (prolactinome) : Tumeur bénigne de l’hypophyse sécrétant excessivement de la prolactine.
- Macrosprolactinémie : Présence de formes de prolactine biologiquement inactives entraînant un faux positif au dosage.
- Compression de la tige pituitaire : Inhibition du tonus dopaminergique réduisant la régulation négative de la prolactine.
- Causes Médicamenteuses
- Neuroleptiques (antipsychotiques) : Bloqueurs des récepteurs dopaminergiques D2 augmentant la sécrétion de prolactine.
- Antidépresseurs tricycliques et ISRS : Inhibition du tonus dopaminergique.
- Opiacés et antihypertenseurs (vérapamil, méthyldopa) : Effets secondaires favorisant l’hyperprolactinémie.
- Œstrogènes et contraceptifs oraux : Stimulation de la production hypophysaire de prolactine.
- Inhibiteurs de la dopamine (métoclopramide, dompéridone) : Blocage des récepteurs D2 induisant une sécrétion excessive.
- Causes Neuroendocriniennes
- Insuffisance hypothalamique : Baisse de la sécrétion de dopamine, principal inhibiteur de la prolactine.
- Hypothyroïdie primaire : Augmentation de la TRH stimulant indirectement la sécrétion de prolactine.
- Hyperestrogénie : Augmentation des récepteurs à prolactine, amplifiant sa libération.
- Facteurs Physiologiques
- Grossesse et allaitement : Sécrétion physiologique de prolactine augmentée.
- Stress chronique : Activation de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien stimulant la prolactine.
- Exercice physique intense : Augmentation transitoire de la prolactine.
- Stimulation mammaire excessive : Augmentation réflexe de la sécrétion.
- Insuffisance Rénale et Hépatique
- Insuffisance rénale chronique : Défaut de clairance de la prolactine.
- Cirrhose hépatique : Métabolisme réduit favorisant une accumulation de prolactine.
- Causes Tumorales et Infiltratives
- Craniopharyngiome : Compression de l’hypophyse entraînant une régulation déficiente.
- Sarcoïdose et histiocytose : Infiltration hypothalamo-hypophysaire affectant l’inhibition dopaminergique.
- Autres Facteurs Contributifs
- Alimentation riche en phyto-œstrogènes : Effet modulateur sur la prolactine.
- Déficit en vitamine B6 : Cofacteur impliqué dans la synthèse de la dopamine.
- Exposition aux perturbateurs endocriniens : Bisphénols et phtalates influençant la régulation hormonale.
- Dysfonction Reproductive
- Chez la femme : Aménorrhée, oligoménorrhée, anovulation et infertilité.
- Chez l’homme : Baisse de la testostérone, diminution de la libido et troubles de l’érection.
- Galactorrhée (écoulement lacté spontané) en dehors de la grossesse et de l’allaitement.
- Dérèglement de l’Axe Hypothalamo-Hypophyso-Gonadique
- Inhibition de la sécrétion de GnRH, réduisant la stimulation des gonades.
- Baisse des taux de FSH et LH entraînant un hypogonadisme secondaire.
- Déficit en œstrogènes chez la femme et en testostérone chez l’homme.
- Altération de la Densité Osseuse
- Déminéralisation osseuse et augmentation du risque d’ostéoporose.
- Diminution de la masse osseuse due à la baisse des œstrogènes et de la testostérone.
- Augmentation du risque de fractures, notamment chez les femmes ménopausées.
- Impact Métabolique et Poids
- Prise de poids et augmentation de la masse grasse, notamment abdominale.
- Résistance à l’insuline favorisant le développement d’un syndrome métabolique.
- Altération du métabolisme lipidique avec augmentation des triglycérides.
- Symptômes Neurologiques et Cognitifs
- Maux de tête persistants, souvent liés à un macroprolactinome.
- Dépression, anxiété et troubles de l’humeur.
- Baisse de la concentration et troubles cognitifs.
- Effets Cardiovasculaires
- Augmentation du risque d’hypertension artérielle.
- Effet pro-inflammatoire favorisant la rigidité vasculaire.
- Augmentation du stress oxydatif contribuant aux maladies cardiovasculaires.
- Complications Ophtalmologiques
- Compression du chiasma optique par un macroprolactinome.
- Réduction du champ visuel avec hémianopsie bitemporale.
- Baisse de l’acuité visuelle en cas de compression prolongée.
- Effets sur l’Immunité et l’Inflammation
- Modulation de la réponse immunitaire avec possible auto-immunité exacerbée.
- Augmentation des cytokines pro-inflammatoires (IL-6, TNF-α).
- Effet immunosuppresseur en cas de prolactinome sévère.
- Dosage de la Prolactine
- Prolactine sérique : Dosage de base pour confirmer l’hyperprolactinémie.
- Prolactine fractionnée : Détection d’une macrosprolactinémie (formes biologiquement inactives).
- Dosage répété : Vérification de la persistance de l’élévation après élimination des causes transitoires (stress, effort physique).
- Évaluation de l’Axe Hypothalamo-Hypophyso-Gonadique
- FSH (Hormone folliculo-stimulante) : Impact de l’hyperprolactinémie sur la fonction ovarienne/testiculaire.
- LH (Hormone lutéinisante) : Réduction secondaire à une inhibition de la GnRH.
- Œstradiol : Déficit potentiel chez la femme lié à l’inhibition de l’axe gonadique.
- Testostérone totale et libre : Évaluation d’un hypogonadisme secondaire chez l’homme.
- SHBG (Sex Hormone Binding Globulin) : Altération du transport des hormones sexuelles.
- Évaluation de l’Axe Hypothalamo-Hypophyso-Thyroïdien
- TSH (Thyroid-Stimulating Hormone) : Hypothyroïdie primaire pouvant stimuler la prolactine.
- T4 libre : Confirmation d’une hypothyroïdie périphérique.
- TRH (Thyrotropin-Releasing Hormone) : Stimulation excessive de la prolactine en cas d’hypothyroïdie.
- Bilans Métaboliques et Inflammatoires
- Glycémie à jeun et HbA1c : Évaluation du risque de résistance à l’insuline.
- Insulinémie : Hyperinsulinémie associée à un syndrome métabolique.
- Protéine C-Réactive (CRP) : Marqueur de l’inflammation systémique.
- IL-6, TNF-α : Cytokines pro-inflammatoires liées à l’hyperprolactinémie.
- Bilan Lipidique
- Cholestérol total, LDL, HDL : Impact sur le métabolisme lipidique.
- Triglycérides : Augmentation fréquente en cas d’hyperprolactinémie chronique.
- Évaluation de la Fonction Hépatique et Rénale
- Créatinine et clairance rénale : Insuffisance rénale pouvant ralentir la clairance de la prolactine.
- Transaminases (ASAT, ALAT) : Dysfonction hépatique limitant le métabolisme de la prolactine.
- Imagerie et Investigations Complémentaires
- IRM hypophysaire : Recherche d’un adénome à prolactine (prolactinome).
- Test au métoclopramide : Vérification d’une hyperprolactinémie d’origine hypothalamique.
- Analyse du champ visuel : Détection d’une compression du chiasma optique.