003-01-02-03-04-Biologie Œstrogènes
Le déséquilibre de la balance énergétique
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L’investigation biologique
Vous l’avez peut-être remarqué, nous parlons de la progestérone au singulier, mais des œstrogènes au pluriel. En effet, il existe trois principaux types d’œstrogènes : l’œstrone (E1), l’œstradiol (E2) et l’œstriol (E3). Leurs proportions chez la femme évoluent au cours des périodes de la vie. Les œstrogènes dominent lors de la ménopause, tandis que l’œstriol est présent lors de la grossesse. Quant à l’œstradiol, c’est l’œstrogène dominant chez la femme en période d’activité génitale, c’est-à-dire à partir des premières règles jusqu’à la ménopause (à condition que le cycle soit bien présent). L’œstradiol est par ailleurs le plus puissant des trois, le principal responsable des effets des œstrogènes. Depuis le début de ce livre, lorsque je parle d’œstrogènes, je fais davantage référence à l’œstradiol. C’est celui-ci que nous ferons doser lors des analyses biologiques.
Les œstrogènes sont des hormones qui fluctuent en fonction des périodes de la vie (enfance, puberté, jeune adulte, grossesse, allaitement, préménopause, ménopause), mais également en fonction de la période du cycle. Leur taux peut être multiplié par 10 ou plus entre le début de la phase folliculaire et la phase péri-ovulatoire ! On comprend alors l’importance capitale d’interpréter le taux d’œstradiol en fonction de la période du cycle.
À quel moment du cycle demander le dosage d’œstradiol ?
En général, pour évaluer le statut en œstrogènes, on demande d’effectuer un dosage d’œstradiol à J3. J1 étant le premier jour des règles, le dosage sera à effectuer 2 jours après le premier jour des règles. Les règles sont un événement bien identifiable par la femme, par conséquent le bilan sera facile à effectuer. Facile ne veut pas dire infaillible ! En effet, plusieurs erreurs peuvent être commises !
- Il est possible de rencontrer des difficultés à repérer le premier jour des règles. En effet, les saignements ne commencent pas toujours de manière très franche. Certaines femmes auront plusieurs jours de spottings (perte de sang marrons) avant leurs règles. Le premier jour du cycle n’est alors pas le jour où commencent ces saignements. J1 correspond au premier jour de véritable flux, et non forcément au jour le plus abondant, et à un vrai saignement, de couleur rouge. Confondre les spottings avec les règles peut décaler l’analyse de quelques jours.
- L’autre erreur classique, qui peut considérablement changer le moment de l’analyse – et donc biaiser son interprétation –, c’est la confusion entre règles et pertes de sang. Les règles n’étant pas le seul type de perte de sang physiologique (normale), une femme ayant des saignements de privation, d’imprégnation ou de nidation (cf. encart Marion p 76) risque de les confondre avec ses règles, et de faire l’analyse au mauvais moment.
Une femme qui sait s’observer sera en mesure de distinguer ces différents types de saignements et fera l’analyse au bon moment. Nous aurons alors un bilan bien interprétable.
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TROUBLES HORMONAUX : REPÉREZ LE POUVOIR
Pourquoi faire ce dosage à J3 ?
Le dosage d’œstradiol sera parfois demandé à un autre moment du cycle (nous en parlerons plus loin dans le livre). Ce qui nous intéresse ici, c’est de savoir si les œstrogènes sont présents en quantité suffisante en début de cycle, pour relancer une nouvelle course à l’ovulation. C’est l’état des lieux d’entrée.
À quel résultat doit-on s’attendre ?
Vous avez certainement remarqué qu’à droite des comptes-rendus d’analyses biologiques figurent des « normes », des références de laboratoires. Ces références ne sont en aucun cas des normes santé ; ce sont des normes statistiques. Elles sont le plus souvent établies en englobant 95 % des résultats d’analyses des personnes, en l’occurrence des femmes en période d’activité génitale, qui font l’analyse demandée en laboratoire.
En santé fonctionnelle, qui vise à optimiser la santé des patients en restaurant l’ensemble des fonctions, on attend généralement à J3 du cycle (non troublé) des chiffres compris entre 40 et 65 pg/ml. Les chiffres indiqués à droite du compte-rendu indiquent pourtant des normes d’œstradiol en phase folliculaire (sans précision J3) entre 9 et 90 pg/ml (laboratoire-dépendant). De 9 à 90, soit un facteur 10 entre les deux !
Pourquoi de telles différences entre les normes fonctionnelles et les normes labo ?
Il existe plusieurs raisons à cela :
- D’une part, les 95 % ayant permis d’établir la norme labo contiennent une majorité de femmes ayant des troubles hormonaux. En effet, il est rare que ces analyses soient demandées dans le cadre d’un bilan de prévention. Nous y retrouvons alors des femmes en ménopause (évidemment), en dysovulation (et même en anovulation), ou des malades, des femmes au bilan d’hypofertilité. Ces femmes aux cycles généralement dysovulatoires ont donc des taux d’œstradiol non représentatifs des taux optimaux, ce qui élargit la fourchette de « normalité ».
- D’autre part, les normes labo sont données sur l’ensemble de la phase folliculaire, au cours de laquelle les œstrogènes, chez une même femme, évoluent énormément (bien que l’ordonnance médicale indique normalement J3).
- Enfin, bien qu’il soit plus facile de déterminer le « J3 » que le « jour sommet+7 », nous avons vu que certaines femmes confondent les spotting (ou saignements de privation et d’imprégnation) avec leurs règles. Elles peuvent donc, sans le savoir, faire leur analyse sur une toute autre période du cycle. Cela contribue également à l’établissement de normes « délirantes ».
Pour toutes ces raisons, on comprend que les normes attendues en santé fonctionnelle soient très différentes de celles proposées par les labos.
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Comment peut-on dire que tout est « normal » (idée d’être dans la norme) à une femme ayant un dosage d’œstradiol à 9 pg/ml, ainsi qu’à son amie qui en a 10 fois plus ? Quid de l’optimum ? En santé fonctionnelle, on a donc des normes beaucoup plus restreintes. Elles correspondent aux valeurs attendues pour assurer une fonction optimale. Pour les œstrogènes, à J3, entre 40 et 65 pg/ml, on peut estimer que l’état des lieux d’entrée est satisfaisant pour préparer un nouveau cycle dans des conditions optimales (en termes de niveau d’œstrogènes). Cependant, notre objectif n’est pas de faire rentrer la patiente dans des cases. L’interprétation de ces analyses nécessite malgré tout beaucoup de recul ! (Revenir à la section « Analyses hormonales : les limites », p. 85.) Ce chiffre sera donc à interpréter en fonction de la clinique, du terrain et des autres analyses biologiques.
Le taux optimal d’œstrogènes est celui qui permet d’atteindre la Wonder Ovulation sans entraîner de signes d’hyperœstrogénie.
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L’investigation biologique
Vous l’avez peut-être remarqué, nous parlons de la progestérone au singulier, mais des œstrogènes au pluriel. En effet, il existe trois principaux types d’œstrogènes : l’œstrone (E1), l’œstradiol (E2) et l’œstriol (E3). Leurs proportions chez la femme évoluent au cours des périodes de la vie. Les œstrogènes dominent lors de la ménopause, tandis que l’œstriol est présent lors de la grossesse. Quant à l’œstradiol, c’est l’œstrogène dominant chez la femme en période d’activité génitale, c’est-à-dire à partir des premières règles jusqu’à la ménopause (à condition que le cycle soit bien présent). L’œstradiol est par ailleurs le plus puissant des trois, le principal responsable des effets des œstrogènes. Depuis le début de ce livre, lorsque je parle d’œstrogènes, je fais davantage référence à l’œstradiol. C’est celui-ci que nous ferons doser lors des analyses biologiques.
Les œstrogènes sont des hormones qui fluctuent en fonction des périodes de la vie (enfance, puberté, jeune adulte, grossesse, allaitement, préménopause, ménopause), mais également en fonction de la période du cycle. Leur taux peut être multiplié par 10 ou plus entre le début de la phase folliculaire et la phase péri-ovulatoire ! On comprend alors l’importance capitale d’interpréter le taux d’œstradiol en fonction de la période du cycle.
À quel moment du cycle demander le dosage d’œstradiol ?
En général, pour évaluer le statut en œstrogènes, on demande d’effectuer un dosage d’œstradiol à J3. J1 étant le premier jour des règles, le dosage sera à effectuer 2 jours après le premier jour des règles. Les règles sont un événement bien identifiable par la femme, par conséquent le bilan sera facile à effectuer. Facile ne veut pas dire infaillible ! En effet, plusieurs erreurs peuvent être commises !
- Il est possible de rencontrer des difficultés à repérer le premier jour des règles. En effet, les saignements ne commencent pas toujours de manière très franche. Certaines femmes auront plusieurs jours de spottings (perte de sang marrons) avant leurs règles. Le premier jour du cycle n’est alors pas le jour où commencent ces saignements. J1 correspond au premier jour de véritable flux, et non forcément au jour le plus abondant, et à un vrai saignement, de couleur rouge. Confondre les spottings avec les règles peut décaler l’analyse de quelques jours.
- L’autre erreur classique, qui peut considérablement changer le moment de l’analyse – et donc biaiser son interprétation –, c’est la confusion entre règles et pertes de sang. Les règles n’étant pas le seul type de perte de sang physiologique (normale), une femme ayant des saignements de privation, d’imprégnation ou de nidation (cf. encart Marion p 76) risque de les confondre avec ses règles, et de faire l’analyse au mauvais moment.
Une femme qui sait s’observer sera en mesure de distinguer ces différents types de saignements et fera l’analyse au bon moment. Nous aurons alors un bilan bien interprétable.